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d'Espagne ne consulte-t-il pas sou confesseur? — Oui, répliqua l'am

n'en vont pas mieux. » La nation anglaise, déjà alarmée, acheva de s'aigrir, par le spectacle d'un nonce qui fit son entrée publique à Londres. Guillaume de Nassau, prince d'Orange, stathouder de Hollande, et gendre de Jacques II, appelé par les Anglais pour régner à sa place, vint

pas; mais dès qu'il y fut monté, après la mort de son frère, en 1685, ce ne fut plus le même homme.bassadeur espagnol, et ses affaires (Voyez COLOMBIÈRE, noI; KIRKE, et MONTMOUTH.) Attaché à la religion catholique depuis sa jeunesse, il joignit à cet attachement le désir de la répandre. Ce désir lui devint fatal, sur-tout par les moyens dont il se servit. Il révoqua le serment du Test, par lequel on abjuroit la présence réelle de Jésus-détrôner son beau- père en 1688. Christ dans l'eucharistie. Cette loi, L'infortuné monarque alla chercher qui excluoit des charges et du un asile en France, après s'être vu parlement tous ceux qui refusoient chassé de sa maison, arrêté prisonde s'y soumettre, avoit été portée nier à Rochester, insulté par la contre les catholiques sous le règue populace, et après avoir reçu les de Charles II. On prévit dès-lors ce ordres du prince d'Orange dans son qui arriva ; que la chambre haute et propre palais. Jacques II alla desla chambre basse, que les armées de cendre à Paris chez les jésuites : il terre, que les flottes alloient être étoit, dit-on, jésuite lui-même; remplies par des sujets de la reli- étant encore duc d'Yorck, il s'étoit gion du monarque. « Cependant, fait associer à cet ordre par quatre dit Burnet, il condamnoit haute- jésuites anglais, à ce que prétend ment les persécutions, qu'il disoit Burnet, dont le témoignage peut être aussi opposées aux lois de la être suspect. Louis XIV lui donna, religion qu'à celles de la politique. >> en 1689, une flotte et une armée. Il donna des asiles aux protestaus Il passa en Irlande, où mylord Tyrchassés de France par la révocation connel maintenoit encore l'autorité de l'édit de Nantes. Il fit faire des royale; mais l'usurpateur Guillaume quêtes pour eux, et leur accorda des l'en chassa bientôt. Jacques II fut immunités. Il est très-probable qu'il | battu à la bataille de la Boyne, en vouloit faire triompher la religion 1690. Les Français combattirent catholique, mais non détruire la vaillamment dans cette journée ; relig on anglicane. Jacques accorda les Irlandais prirent la fuite. Quoidonc la liberté de conscience à tous que Jacques eût toujours montré ses sujets, afin, disoit-il, que beaucoup de valeur, il ne parut dans tous les catholiques pussent en l'engagement de la bataille, ni à la jouir sans jalousie. Le jésuite Peters, tête des Français, ni à la tête des sou confesseur, intrigant, impé- Irlandais, et se retira le premier. tueux, dévoré, dit-on, de l'ambi- Le roi Guillaume, après sa viction d'être cardinal et primat d'An-toire, fit publier un pardon général. gleterre, inspira au roi toutes ces démarches, que les ennemis du monarque et de l'Eglise romaine ue manquèrent pas d'envenimer. L'ambassadeur d'Espagne lui avoit déjà insinué qu'il devoit moins écouter des hommes qui ne devoient pas se meler de l'administration. «Quoi donc ! lui répondit Jacques II, le roi

Le roi Jacques, vaincu, en passant par une petite ville nominée Galloway, fit pendre quelques citoyens qui avoient voulu lui faire fermer les portes. De deux hommes qui se conduisoient ainsi, dit un historien, il étoit bien aisé de voir qui devoit l'emporter. Jacques quoique bon homme, avoit traité

plusieurs de ses sujets avec bar-reliques avoient guéri l'évêque d'Autun de la fistule. Nous ignorons si Jacques II opera des prodiges après sa mort; mais il auroit été plus heureux pour ses descendans qu'il en eût fait pendant sa vie. Il avoit d'ailleurs de bonnes qualités: ouvert dans ses iuimitiés, ferme dans ses alliances, plein d'honneur dans les affaires. Dépourvu d'argent, se contentant d'une nourriture frugale, paroissant fort ingénu, il se fit beaucoup de partisaus.

+ XVIII. JACQUES III (Franç.Edouard), fils du précédent, roi

barie, soit qu'il fût conseillé par le cruel Jeffreys, son chancelier, soit qu'il crût agir par zèle pour la justice; et sa cruauté avoit autant servi à indisposer ses sujets contre lui que ses imprudences. Le monarque détrôué, désespérant de recouvrer son royaume, passa le reste de ses jours à Saint-Germain, touchant les écrouelles et conversant avec les jésuites. Il y vécut des bienfaits de Louis XIV, et d'une pension de 70,000 francs, que lui faisoit sa fille Marie, reine d'Angleterre, après lui avoir enlevé sa couronne. Il mourut le 16 septembre 1701. | d'Angleterre, d'Ecosse et d'Iriande, Son corps fut déposé dans l'église naquit le 20 juin 1688. A sa naisdes bénédictius auglais, rue du Fau-sance, le parti qui préparoit de loiu bourg-Saint-Jacques, à Paris, où le une révolution répandit les bruits poêle qui couvroit son cercueil, les plus absurdes. Guillaume d'Oainsi que la tenture, tomboient en range tacha bientôt de les accrédilambeaux, sans que le cardinal ter. Il se plaignit qu'on vouloit le 'Yorck, son petit-fils, ait daigné, frustrer de ses droits à la couronne malgré les représentations qui lui de la Grande-Bretagne, par la supfurent faites, faire donner de l'ar-position d'un prince de Galles. 1 geut pour la restauration de ces choses. Jacques dit à son fils, quelques heures avant sa mort: « Si jamais vous remontez sur le trône de vos ancêtres, pardonnez à tous mes enReinis aimez votre peuple; conservez la religion catholique, etthentiques, les partisans du prince préférez toujours l'espérance d'un d'Orange entre autres Burnet, bonheur éternel à un royaume pé- tachèrent d'appuyer la supposition. rissable.... » Jacques II avoit peu de Leurs raisons étoient qu'on n'avoit génie pour les affaires. On disoit de pas appelé à l'accouchement l'archelui, en le comparant à son frère vêque de Cantorbéry, qui étoit alors «Charles pourroit tout voir s'il le enfermé à la tour de Londres, et vouloit, et Jacques voudroit tout la princesse Anne, qui prenoit les voir s'il le pouvoit. » Ilne sut pas eaux à Bath, comme si l'on avoit mieux choisir ses maitresses que ses pu prévoir le moment précis des ministres. Charles II disoit « qu'il couches de la reine, et l'indigue sembloit que son frère reçût ses accusation qu'on devoit intenter conmaitresses de la main de ses con- tre cette princesse. « Si Jacques II fesseurs, qui les lui donnoient pour n'avoit pas été catholique, dit d'Apénitence.» Elles étoient toutes vrigny; s'il n'avoit pas fait baptiser assez laides. (Voyez FITZ-JAMES, son fils selon le rit romain, per1° I.) Quelques jésuites irlandars sonne ne se seroit avisé de jeter le prétendirent qu'il se faisoit des mi- moindre doute sur la naissance d'un racles à son tombeau, et que ses prince de Galles. » C'est le titre que

T. IX.

fallut que Jacques II convoquat un grand conseil où il fit entendre tous les témoins de l'accouchement de la reine. Parmi ces témoins se trouvèrent la reine douairière et le chancelier. Malgré des preuves aussi au

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porta d'abord Jacques III. Quoi qu'il s'empara d'Edimbourg et de pluen soit, il passa en France avec la sieurs autres places. Quatre mille reine sa mère le 20 décembre de Auglais l'ayant voulu arrêter à Presla même année, porta le titre de ton, furent taillés en pièces. Charlesprince de Galles du vivant de son Edouard, profitant de ces premiers père, après la mort duquel il fut succès, pénètre en Angleterre, arreconnu roi de la Grande-Bretagne rive à Lancastre, et s'avance à 14 par le pape et par plusieurs princes de lieues de Londres. Le duc de Cuml'Europe. Ce prince, qui s'étoit em- berland vient le combattre avec une barqué le 17 mars 1708 pour passer en armée; le Prétendant est forcé de se Ecosse, fut obligé de revenir à Dun-replier sur l'Ecosse. La bataille de Falkerque, où il arriva le 8 avril sui- kirk, gagnée par Charles-Edouard vant; il fit la même année la cam- le 28 janvier 1746, releva beaucoup pagne de Flandre sous le duc de Bour- ses espérances; mais celle de Cullogogne, et se trouva à la bataille den les ruina entièrement. Abanprès de Mons le 11 septembre 1709 donné de son armée, proscrit, fugià la tête de la maison du roi. Après tif, il erra de caverne en caverne la paix il se retira en Lorraine tantôt avec deux amis, coinpagnons s'embarqua pour l'Ecosse en 1715, de son infortune, tantôt avec un où il arriva le 2 janvier 1716, et seul, et poursuivi sans relâche par fut proclamé, le 21, roi d'Ecosse par ceux qui vouloient gagner le prix les troupes qui lui prêtèrent serment mis à sa tête. Un jour, ayant fait de fidélité; mais bientôt sans trou- dix lieues à pied, pressé de la faim pes et sans munitions, il fut obligé et prêt à succomber, il se hasarda de se rembarquer le 15 février, pas- d'entrer dans une maison dont il sa incognito en France, se rendit savoit bien que le maître n'étoit pas à Avignon le 31 mars, et y resta de son parti. « Le fils de votre roi, jusqu'au 6 février 1717 qu'il partit lui dit-il en entrant, vieut vous pour l'Italie, où il arriva au mois demander du pain et un habit. Je de mars suivant; il quitta Rome le sais que vous êtes mon ennemi, mais 8 février 1719, et alla en Espagne je sais que vous êtes incapable d'aoù il séjourna peu de temps. De buser de ma confiance et de nron malretour à Rome, il y épousa la même heur. Prenez les lambeaux qui me année Marie Clémentine Sobieski, couvrent, gardez-les; vous pourrez fille du prince Jacques-Louis-Henri me les rapporter un jour dans le Sobieski. Il fixa son séjour dans cette palais des rois de la Grande-Bre→ ville, où il mourut le 2 janvier 1758. tagne. » Le gentilhomme, touché Ce prince laissa deux fils, Charles- comme il devoit l'être, le secourut Edouard-Louis-Philippe Casimir, autant que sa pauvreté pouvoit le per(le Prétendant), et Henri-Benoît, mettre dans un pays à demi sauvage. cardinal d'Yorck. Le premier, né Eufiule prince Charles-Edouard,après à Rome le 31 décembre 1720, vou- avoir essuyé diverses catastrophes laut remonter sur le trône de ses s'embarqua sur un petit vaisseau qui pères, aborda à la fin d'août 1745 le conduisit sur les côtes de Bretague. en Ecosse, et publia un manifeste Il vint à Paris, et y demeura jusqui exposoit ses droits au royaume qu'au traité d'Aix-la-Chapelle, en d'Angleterre. Son nom et sa valeur 1748, par lequel Louis XV fut obligé rassemblèreut 10,000 montagnards de le priver de cet asile. S'étant sous un morceau de taffetas apporté obstiné à rester malgré le traité et de France, qui servit de drapeau. les instances du roi, il fut conduit Le prince, à la tête de cette troupe, au château de Vincennes, et renvoyé

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nonus Angliæ rex, et sur le revers une ville, et Gratia Dei, sed non

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gleterre possède, dit-on, une de ces inédailles. Le cardinal d'Yorck avoit en France deux riches bénéfices, abbayes d'Enchin et de Saint-Amand; il avoit aussi une pension considé→

ensuite hors de France. Il se retira à Bouillon et de là à Rome, où il se maria avec la princesse de Stol-voluntate hominum. Le roi d'Anberg-Gueudern, dont il n'a point eu d'eufans. Il n'a laissé qu'une fille légitimée, connue sous le nom de princesse d'Albanie. Ce prince étoit non seulement recommandable par son courage, mais par sa générosité.rable de la cour d'Espague; il per→ Après sa défaite à Culloden, par le dit tout par la révolution. Pour aiduc de Cumberland, sa tête ayant été der le pape Pie VI à compléter la mise à prix, il défendit, par un con- somme demandée par le gouvernetraste frappant, d'attenter à la ment français en 1796, le cardinal personne de George 11. (Voyez donna tous ses bijoux, et entre auEDOUARD, no XII.) Henri-Bénédict- tres un rubis, le plus gros et le plus Marie-Clément Stuart, second fils beau que l'on connût, évalué à de Jacques III et de Marie-Clémentine 50,000 livres sterling. Il se priva Sobieski, et frère de Charles-Edouard, ainsi des derniers moyens d'une subétoit né à Rome le 26 mars 1725, sistance indépendante, et se trouva où il a toujours résidé jusque vers réduit à la plus grande misère lors la fiu de 1745, époque où il vint en de l'expulsion de Pie VI et de sa France pour se mettre à la tête de cour de Rome. Le cardinal Borgia 15,000 homines, rassemblés près ayant eu occasion de connoitre en de Dunkerque sous le commande-Italie sir John Hippisley Coxe, miment du duc de Richelieu, par or- nistre d'Angleterre, lui dre de Louis XV. Avec cette armée, exposa dans une lettre le malheur du cardinal Henri Stuart devoit descendre en d'Yorck. Sir John envoya cette lettre Angleterre, pour aller secourir son à M. Stuart, qui dressa un mémoire frère Charles. Cependant, quoique que M. Dundas (aujourd'hui lord les préparatifs pour l'embarquement Melville) présenta au roi; sa made ces troupes fussent faits; quoi- jesté assura sur-le-champ au carqu'une partie fût effectivement em- dinal d'Yorck une pension annuelle barquée, aucun bâtiment ne quitta de quatre mille livres, dont il a la rade de Dunkerque, et Henri, joui jusqu'à sa mort. Ainsi finit, ayant appris la perte de la bataille en 1807, à l'âge de 82 ans et quelde Culloden, retourna à Rome. Auques mois, le dernier rejeton en graud déplaisir de son frère et des ligne directe de la maison royale des amis de sa famille, il se détermina Stuarts. à prendre les ordres; il fut fait cardinal par le pape Benoit XIV, en 1747, et ensuite évêque de Frascati et chancelier de l'église de SaintPierre. Depuis ce temps, le cardinal d'Yorck, nom qu'il prit à sa promotion, se livra aux fonctions de son ministère, et parut avoir renoncé à toutes les vues mondaines, jusqu'à la mort de son père, qui arriva en 1758; alors il fit frapper des médailles, portant d'un côté son effigie, avec ces mots : Henricus

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XIX. JACQUES III, duc de Courlande, vécut au commencement du 17° siècle. Il ne manqua qu'un plus grand théâtre à son empire pour en faire un prince très-renommé. Malgré la petitesse de ses états, il n'acquit pas moins en Europe beaucoup de gloire et de considération. Il conclut des traités avantageux avec la France et l'Angleterre; il eut des finances bien réglées; et ses vais seaux étendirent leur navigation aux

Antilles, dans les ports de l'Islande | Génes, publiée dans le tom. XXVI et en Afrique.

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du recueil des Ecrivains d'Italie par Muratori; et un grand nombre de Sermons, 1589, 1602, deux vol. in-8°.

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XXII. JACQUES DE VITRY, né dans un petit bourg de ce nom près de Paris, fut curé d'Argenteuil, suivit les croisés dans la Terre-Sainte, obtint l'évêché de Ptolemaïde, ensuite le chapeau de cardinal et l'évèché de Frescati. Employé dans diverses légations, il y montra beaucoup de talent et encore plus de hauteur. Il mourut à Rome en 1244, laissant trois livres de l'Histoire orientale et occidentale, en latin. Les deux premiers furent publiés dans les Gesta Dei per Francos, et dans le Recueil de Canisius; le dernier dans le 3 vol. des Anecdotes de dom Martenne.

* XXIII, JACQUES D'ARMAGNAC, duc de Nemours, comte de Pardiac, de Castres, et Beaufort, vicomte de Carlat et de Murat, descendant des comtes souverains d'Armagnac, étoit petit-fils de Bernard VII, comte d'Armagnac, et fils aîné de Bernard, comte de Pardiac; il eut pour mère Eléonore de Bourbon, fille de Jacques, comte de la Marche et de Castres, roi de Sicile et de Hongrie. Il épousa, en 1462, Louise d'Anjou, fille de Charles, comte du Maine; et quelques mois après, il figura, à la tête de sept cents lan

XXI. JACQUES DE VORAGINE, ainsi nommé du lieu de sa naissance dans l'état de Gênes, né vers 1230, se fit dominicain, fut provincial et définiteur de son ordre, et ensuite archevêque de Gênes en 1292. Il est auteur de la Légende dorée, chef-d'œuvre d'une imbécille extravagance. Le peu de vérités qui se trouvent dans ce recueil, y est défiguré par des contes absurdes, et par une foule de miracles bizarres et ridicules. Il n'a pas inventé les fables qu'il débite. On les voit dans Métaphraste, dans Vincent de Beauvais, etc. Mais il a ajouté à ces fables des ornemens des circonstances, des dialogues, qui prouvent de l'imagination et du talent pour le genre romanesque. Le père Berenger de Landore, général des dominicains, mort en 1330, désapprouva la Légende dorée, et chargea le père Bernard Guidonis d'en publier une autre fondée sur dans l'armée que commandoit des actes plus fidèles. Jacques de Vo- Gaston, comte de Foix, dans le ragine, prélat plus pieux qu'éclairé, Roussillon. Lorsque Louis XI fut mourut en 1298. La première édi-monté sur le trône de France, tion en latin de sa Légende est de ques, duc de Nemours, entra, avec Cologne, 1470; la traduction ita- un grand nombre de seigneurs, dans lienne de Venise est de 1476; la | la ligue dite du bien public. Le roi première édition de la traduction parvint à le détacher de ce parti, en française, par Jean Batallier, est de lui donnant le gouvernement de Lyon, 1476. Ces trois éditions sout l'Ile-de-France; et le duc de Nemours fit serment de le défendre envers in-folio, et fort rares. On a encore de cet écrivain une Chronique de | et contre tous, même contre le duc

ciers,

Jac

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