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Rebecca, né vers l'an 1836 avant J. C. Sa mère avoit plus d'inclination pour lui que pour Esau son frère, à cause de la douceur de son caractère et de son attachement aux affaires domestiques. Esau lui vendit son droit d'aiuesse pour un plat de lentilles, et Jacob lui enleva ensuite la bénédiction que son père vouloit lui donner. Obligé de fuir la colère de son frère, il passa en Mésopotamie, auprès de Laban son oncle. Daus la route, s'étant arrèté en un lieu favorable pour se reposer, il vit en songe une échelle mystérieuse, dont le pied touchoit à la terre et le haut au ciel. Les anges montoient, descendoient, et Dieu paroissoit en haut. Le patriarche étant arrivé chez Laban s'obligea de le servir sept anuées pour avoir Rachel, sa fille, en mariage. I la lui promit mais il lui donna Lia à sa place (c'étoit l'ainée de ses filles ); et pour avoir la cadette, Jacob s'obligea de servir encore sept autres années. Le Seigneur consola Lia de l'indifférence que son époux avoit pour elle, en la rendant féconde: elle eut quatre enfans; savoir, Ruben, Siméon, Lévi et Juda. Rachel étant stérile, et Lia ayant cessé de produire, elles donuerent leurs servantes à Jacob, qui eut des enfans de chacune d'elles; savoir, de Bala, servante de Rachel, deux fils, l'un appelé Dan, et l'autre Nephthali; et de Zelpha, servante de Lia, deux autres fils, Gad et Aser. (Lia donna encore à Jacob deux fils Issachar et Zabulon, et une fille nommée Dina.) Jacob servoit, depuis près de vingt ans, Laban son beau-père. Cet homme injuste, après lui avoir promis des récompenses, voulut lui enlever le bien acquis à la sueur de son front. Dieu rendit vaines toutes ces précautions, et bénit Jacob, qui devint très-riche. Il lui ordonua de retourner dans la terre de Chanaan; il le fit, et partit

T. IX.

avec ses femmes, ses enfans, et tous ses troupeaux, sans en avertir Laban; celui-ci courut après lui, et l'atteignit sur les montagues de Galaad. Après plusieurs plaintes réciproques, le gendre et le beau-père firentalliance entre eux, et dressèrent un monceau de pierres sur les monts de Galaad pour en être un monument. Ils se séparèrent ensuite; et Jacob, continuant son chemin vers fa terre de Chauaau, arriva sur le torrent de Jaboc, où des anges vinrent à sa rencontre. Le lendemain,' il lutta toute la nuit avec un de ces esprits célestes, qui, voyant qu'il nẹ pouvoit le vaincre, lui toucha le nerf de la cuisse, le rendit boiteux, et changea son nom de Jacob en celui d'Israël. Cependant Esau, qui demeuroit dans les montagnes de Séir, informé de la venue de Jacob, vint au-devant de lui, et les deux frères s'étant donné réciproquement des marques d'amitié, Jacob vint s'établir d'abord à Socoth, et ensuite près de Sichem. Pendant le séjour qu'il y fit, sa famille fut troublée par l'outrage fait à Dina, et la vengeance que ses frères en tirèrent. Dieu lui ordonna alors de se retirer à Béthel. En étant parti avec toute sa famille, et étant arrivé près d'Ephrata, appelée depuis Bethleem, Jacob perdit Rachel, qui l'avoit fait père de Joseph, et qui mourut en acconchaut de Benjamin. Il en ressentit une douleur extrême, et cette douleur fut augmentée par la perte de Joseph (le pius chéri de ses enfans), qu'il crut mort, et que ses frères avoient vendu à des marchands madianites. Ayant appris ensuite que ce fils, si pleuré, étoit premier ministre en Egypte, il vint l'y trouver l'an 1706 avant J. C. Il y vécut 17 ans ; et sentant approcher la fin de ses jours, il fit promettre à Joseph qu'il porteroit son corps dans le sépulcre de ses pères. Il adopta Manassès et Ephraïm, fils du

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même Joseph. Il donna aussi à ses
enfans une bénédiction particulière;
et, perçant dans l'obscurité des siè-
cles futurs, il prédit à ses fils ce
qui devoit leur arriver. Le saint
vieillard mourut de la mort des
justes, l'an 1689 avant J. C., âgé
de 147 ans. Joseph fit embaumer le
corps de son père, et obtint du roi
la permission de le porter dans la
terre de Chanaan, pour l'enterrer
dans le tombeau de ses ancêtres.
Il y a eu un autre JACOB, père de
saint Joseph; on ne sait sur lui que ce
qui en est dit dans la généalogie de
j.C.
par St. Matthieu.

II. JACOB, fanatique hongrois, apostat de l'ordre de Citeaux, excita, en 1212, sur une prétendue vision, une multitude d'enfans en Allemagne et en France à se croiser pour la Terre-Sainte. Ils partirent tous avec l'empressement de leur âge; mais ils n'allèrent pas loin. La plupart s'égarèrent dans les forêts et dans les déserts, où ils périrent de chaud, de faim et de soif. Jacob, l'instigateur de cette émigration, étoit alors fort jeune. Devenu vieux, il ne fut pas plus sage. Saint Louis ayant été pris, en 1250, par les Sarrasins, Jacob prophétisa de nouveau. Il cria dans tous les carrefours de Paris « que la Sainte Vierge lui avoit commandé de prêcher la croisade aux bergers et aux paysans, et qu'elle | lui avoit révélé que c'étoient eux qui devoient délivrer le roi. » Des pâtres et des laboureurs commencèrent à le suivre à grandes troupes. Il les croisa, et leur donna le nom de Pastoureaux. A ces premiers croisés, qui s'enrôlèrent avec lui par simplicité et par fanatisme, se joignirent des vagabonds, des voleurs, des bannis, des excommuniés, el tous ceux qu'on appeloit alors ribands. La reine Blanche, chargée de la régence en l'absence de son fils, les toléra pendant quelque temps,

dans l'espérance qu'ils pourroient délivrer le roi. Mais lorsqu'elle apprit qu'ils prêchoient contre le pape, contre le clergé, et même contre la foi, et qu'ils commettoient des meurtres et des pillages, elle prit la résolution de les dissiper. Elle y réus-' sit plutôt qu'elle n'auroit osé espérer. Le bruit s'étant répandu que les pastoureaux venoient d'être excommuniés, un boucher tua d'un coup de coignée Jacob, chef de cette multitude, comme il prêchoit un jour avec son impudence ordinaire. A sou exemple, on les poursuivit par tout, et on les assomma comme des bêtes féroces.

III. JACOB BEN - NEPHTALI, rabbin du 5° siècle, inventa, dit-on, Ils étoient l'un et l'autre l'ornement avec Ben-Aser, les points hébreux,

de l'école de Tibériade.

* IV. JACOB, fils de LAITH OU LEITH, chaudronnier et chef de voleurs, parvint, l'an 872, au trône de Perse et commença la dynastie des Soffaristes, nom qui signifie des chaudronniers. (Voyez LAITH. ) II se rendit une nuit au trésor du prince de Sistan, dans l'intention de le piller; mais ayant rencontré un morceau de sel qui le fit tomber, il le porta à sa bouche. Le sel, parmi les Orientaux, est le symbole de l'hospitalité; celui qui en mange dans la maison d'un autre devient son ami. Le pieux voleur se retira aussitôt sans rien prendre et sans faire de dégat. Le prince de Sistan, instruit de ce fait, le combla d'éloges, le retint auprès de lui, le considéra comme un homme sur la fidélité duquel on pouvoit compter, et bientôt lui confia le commandement d'une armée. Jacob acquit de la célébrité à la guerre. Il subjugua pour son compte les pays du Segestan et du Thabarestan. L'an 873, I battit et fit prisonnier le calife Mothamed Billah, qui fut le dernier

calife de la dynastie des Tahériens. Le | lons-sur-Saône en 1608, entra dans vainqueur fonda alors dans le Kho- l'ordre des carmes, fut bibliothé→ rasau la dynastie qui fut appelée des caire du cardinal de Retz, ensuite Soffaristes. I marchoit vers Bag-d'Achille de Harlay, alors procu

dad, lorsqu'il fut arrêté par la fièvre. L'ambassadeur du calife lui demanda

une audience. Jacob le fit venir au chevet de son lit. Il avoit à côté de lui, sur une table, un cimeterre nu, une croûte de pain noir et une botte d'oignons. « Si je meurs, dit-il, votre maitre n'aura plus de craiute; si je vis, ce glaive décidera notre querelle; si je suis vaincu, je reprendrai sans peine la vie frugale de ma jeunesse. » Jacob mourut; mais son frère Amrou lui succéda, et le calife acheta, par des concessions sans nombre, la retraite de son armée. Bientôt après, le calife, trop foible pour résister, appela à son secours la dynastie des Samonides, qui passèrent l'Oxus, au nombre de dix mille cavaliers. Ils vainquirent l'armée des Soffariens; Amrou fut fait prisonnier et envoyé chargé de fers à la cour de Bagdad. Ce événement mit fin à la dynastie des Soffariens.

reur général, et depuis premier président. Il mourut chez ce magistrat en 1670, après avoir publié plusieurs ouvrages, dans lesquels on trouve plus d'érudition que de critique. Comme il étoit crédule, il se reposoit avec trop d'assurance sur la bonne - foi d'autrui : c'est ce qui lui a fait souvent citer comme de belles bibliothèques des cabinets très-médiocres. « Le P. Jacob étoit, dit Nicéron, un homme fort laborieux, et qu'une étude continuelle avoit mis assez au fait des livres et des auteurs. Il avoit formé, en ce genre de grands desseins, dont on auroit pu voir l'exécution si sa vie avoit été plus longue; mais il n'en a paru qu'une petite partie. Il lui manquoit cependant plusieurs choses qui lui étoient nécessaires pour réussir dans ce travail. Il n'avoit point cette justesse de discernement, et ce goût critique, sans lesquels on ne peut guère éviter des fautes. La connoissance qu'il avoit des livres étoit suV. JACOB AL-BARDAI, dis-perficielle, et se terminoit à ce qu'ils ciple de Sévère, patriarche de Constantinople, fut un des principaux apôtres de l'eutychianisme dans la Mésopotamie et dans l'Arménie. C'est de lui, à ce qu'on prétend, que les eutychéens prirent le nom de jacobites, quoique quelques savans croient que ce nom leur a été donné d'un autre JACOB, disciple de Dioscore et d'Eutichès.

VI. JACOB BEN-HAÏM, rabbin du 16° siè le, publia, en 1525, à Venise, 4 vol. in-fol., la Massore dans toute sa pureté, et l'accompagna du texte de la Bible, des Paraphrases chaldaïques, et des Commentaires de quelques rabbins sur l'Ecriture.

ont d'extérieur.... On ne peut guère l'excuser d'avoir fait passer plusieurs catholiques pour hérétiques, et d'avoir donné à des hérétiques quelques livres anonymes qui appartiennent à des catholiques. On a relevé une faute des plus ridicules qu'il ait commise lorsqu'il a mis parmi ceux qui ont écrit contre le pape: Articulus Samacaldus, Germanus Lutheranus, edidit de primatu et potestate papæ librum, faisant ainsi un homme d'un ouvrage. Ses fautes

n'ont

pas été moins grossières lorsqu'il s'est avisé de citer des auteurs qui ont écrit en des langues étrangères. » Ses principaux ouvrages sont, I. Bibliotheca pontificia, Lyon, 1643, in-4o, réimprimée en 1647; VII. JACOB (Louis), né à Chà- compilation mal digérée et inexacte,

de l'imprimerie, qu'il en dressa une à Ispahan, et qu'il fit luimême les matrices des caractères dont il s'est servi. On y imprima en arménien les Epitres de saint Paul, les Sept Psaumes pénitentiaux, et on avoit dessein d'impri

sur les papes et antipapes jusqu'à Urbain VIII, avec un Catalogue des écrits publiés pour ou contre eux. C'est dans cet ouvrage que se trouve la faute qu'on vient de relever. II. Traité des plus belles bibliothèques, in-8°, Paris, 1644, aussi savant, mais aussi inexact que le recueil pré-mer toute la Bible; mais on ne cédent. III. Bibliotheca Parisina, in-4°, pour les années 1643, 1644, 45, 46 et 47, 48, 49 et 50. IV.De clarisscriptoribus Cabillonensibus, 1653. V. Bibliotheca Gallica universalis, pour les années 1643 à 1653. Ces Catalogues sont moins inexacts que les autres ouvrages du P. Jacob. On prétend qu'ils ont donné la première idée des journaux.

* VIII. JACOB (Henri), savant théologien anglais, élève d'Oxford, où il fut reçu maitre-ès-arts, obtint ensuite un bénéfice, naquit en 1561 au comté de Kent, mourut en 1621. Il a composé quelques écrits contre les brownistes et les puritains, et un ouvrage sur la Passion de Jésus-Christ.

* IX. JACOB (Henri), fils du précédent, né en 1608, mort à Cantorbéry en 1652, eut d'abord pour précepteur Erpenius, savant professeur de Leyde, sous lequel il acquit une connoissance très-profonde des langues orientales. A son retour en Angleterre, il entra boursier au collège de Merton à Oxford; mais sa bourse lui fut ôtée dans le temps des guerres civiles. On a de lui plusieurs ouvrages qui sont restés manuscrits. Wood lui attribue

le Delphi phoeniciantes, publié par Dickenson.

+ X. JACOB - JEAN, Arménien, natif de Zulpha en 1641, chef des menuisiers du roi de Perse, est auteur de plusieurs inventions de mécanique. Daus voyage qu'il fit en Europe, il concut si bien tout ce qui regarde l'art

un

put trouver le moyen de bien composer l'encre. D'ailleurs, cette imprimerie enlevoit les moyens de vivre à beaucoup d'écrivains, qui faisoient des plaintes continuelles pour empêcher l'établissement de ce nouvel art, par lequel leur métier se trouvoit anéanti. La charge de chef des menuisiers ne peut être exercée que par un mahométan, et ce fut par un privilége particulier que Jacob-Jean fut maintenu dans cet office, à cause de l'excellence de son génie. Le roi le sollicita souvent d'embrasser la religion de Mahomet; mais il s'y refusa toujours, quoique ses sollicitations fussent appuyées sur de grandes promesses.

savant

* XI. JACOB (Gilles ), jurisconsulte anglais, né en 1690 mort en 1744, est auteur d'un grand nombre d'ouvrages dans lesquels on distingue un Dictionnaire de droit, et les Vies et caractères des poëtes anglais.

XII. JACOB DE MONTFLEURY. Voyez MONTFLeury.

† JACOBÆUS (Oligerus), né à Arrhus, dans la presqu'ile du Julland, en 1650, voyagea dans une partie de l'Europe, fut nommé professeur de médecine et de philosophie à Copenhague par le roi de Danemarck, et ensuite conseiller de justice. Il mourut en 1701. Jacobæus, étoit à Florence et à Pise en 1678, avec son compatriote Nicolas Stenon (voyez ce nom) et il se lia avec Magliabecchi, qui lui conseilla de publier quelques anciennes histoires, anecdotes de

Toscane, ce qu'il fit pour l'ouvrage de Barthélemi Scala. Il devoit aussi publier l'Histoire de la guerre de Volterre, faite en 1472 par les Florentins (d'Antoine Hyvani de Sarsane), qu'il ne donna point, et que Muratori a publiée dans le tome XXIII de ses Scriptores rerum Italicarum. On trouve quelques anecdotes sur Jacobæus dans le tome XII, pag. 97 et suiv. des Viaggi nella Toscana du docteur Jean

Targioni, 1779, in-8°. On a de lui divers ouvrages de physique, de médecine et de poésie. Ceux du premier genre sont, I. Compendium

* I. JACOBI (Pierre), né à Orléans, professeur de droit à Montpellier en 1311, a donné un ouvrage intitulé Aurea practica libellorum, Cologne, 1575, in-4°. On lit, au commencement de ce livre, que cet ouvrage est aussi nécessaire aux jurisconsultes que le bréviaire est indispensable aux ecclésiastiques.

* II. JACOBI (Frédéric-Paul), né en Prusse en 1724, chargé, en 1747, de donner des leçons au corps d'artillerie, devint en 1752 membre de l'académie royale

des sciences et belles-lettres de Ber

lin. Un boulet de canon termina, devant Olmutz, en 1757, une vie trop courte, mais honorable. Ce jeune officier vécut en sage et mourut en héros. Son éloge a été pro

institutionum medicarum, 1684, in-4°. II. De panis et lacertis dissertatio, Parisiis, 1686, in-8°. III. Museum regium, sive Catalogus rerum tàm naturalium quàm artificialium, quæ in basilica bibliothecæ Christiani Quinti Haf-noncé par le secrétaire perpétuel de

niæ asservantur, Hafniæ, 1696, in-fol.; livre curieux et réimprimé en 1710, avec les notes et observations de Lauerentzen.

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JACOBATIUS (Dominique ), évêque de Lucéra employé en diverses affaires importantes par Sixte IV et par les papes suivans, et fait cardinal en 1517 par Léon X, mourut en 1527, à 84 ans. On a de lui un Traité des Conciles en latin, qui n'est recherché que par les bibliomanes. C'est le dernier volume de la collection des Conciles du P. Labbe. La première édition est de Rome, 1558, in-fol.; mais on n'estime que l'édition de Paris, faite pour le recueil qu'on vient de citer.

JACOBEL, hérétique du 15 siècle, natif de Mise en Bohême, curé de la paroisse Saint-Michel à Prague, et disciple de Jean Hus, prétendit que l'usage du calice étoit absolument nécessaire dans la communion. Il fut maître du fameux Roquesane.

l'académie de Berlin.

JACOBINS. Voyez DOMINIQUE (saint), n° II.

JACOBITES. Voyez ZANZALE.

a

* JACOBS (Julien), peintre, né en 1610 en Suisse, mort en 1664, disciple de François Snyders, dont il a imité la manière, peint l'histoire et le portrait; mais il introduisoit dans ses compositions des figures d'animaux, dans lesquelles il a excellé.

+ JACOBSEN ou JACOBSON (Michel), habile et brave marin, né à Dunkerque vers le milieu du 16° siècle, d'une famille originaire de la Flandre maritime, où elle paroit avec distinction dans des époques reculées. En 1509, Clays sir JACOBSEN de La Brille fut envoyé par Guillaume III, comte de Hollande, en Angleterre, pour traiter sur les dommages occasionnés de part et d'autre par les prises faites en mer. (Voyez Thomas Rymer,

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