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monument dans la cathédrale de Sens, où on le voit encore. Julien, dont la réputation commençoit à s'étendre, modeste autant que savant, étudioit et méditoit continuellement sur son art; voulant se faire connoître davantage, il présenta à l'académie de peinture et de sculpture, comme morceau de réception, un Ganymède qu'il avoit exécuté ; mais il ne fut pas admis; cependant un style savant, un dessin pur et des constiformes remplies de grace, tuoient l'ensemble de cette statue. Ce refus, quoiqu'injuste, loin de le décourager, ne le rendit que plus actif et plus laborieux. Il s'enferme pendant quelque temps dans son atelier et fait un Gladiateur mourant qui lui ouvre enfin les portes de l'académie en 1779. Ce morceau réunit au plus rare degré la science de l'art à la grace naturelle et à la perfection du ciseau. C'est une figure d'environ trois pieds, représentant un guerrier ou un gladiateur blessé à mort. Ses jambes ont fléchi; il est affaissé sous lui-même. Il vit encore, mais le souffle qu'il aspire sera le dernier. L'ensenible de la figure et la pose ne ressemblent à aucune statue antique connue, et cependant elle en a le caractère et la perfection. C'est la beauté virile d'un homme en parfaite santé qui meurt d'un accident. Pierre Julien fut ensuite chargé par le roi de l'exécutiou en marbre et en pied de la statue de Jean de La Fontaine. C'est ici que le génie et le talent du sculpteur se font admirer. L'abandon, la simplicité et la naïveté du fabuliste sublime sont si bien exprimées dans cet ouvrage, que l'on oublie l'art, croyant contempler la nature. Il fut également chargé de décorer la laiterie du château de Rambouillet de plusieurs bas-reliefs, représentant des sujets de pastorales et une Baigneuse de grandeur naturelle, placée maintenant au musée du Sénat couserva

sculpture et de peinture, membre de l'institut de France, de la légion d'honneur, né à S. Paulien, département de la Haute-Loire, en 1731,| commença la carrière des arts dans la ville du Puy en Velay, chez Samuel, sculpteur, où il resta deux ans. Son oucle, Julien, jésuite, le plaça à Lyon chez un sculpteur nommé Riache, où il fit des progrès rapides, et, après avoir remporté un prix à l'académie de cette ville, il vint à Paris, entra dans l'école de Guillaume Coustou, sculpteur du roi, en 1765, et remporta le prix de sculpture sur un bas-relief qui représentoit Sabinus offraut son char aux vestales pour fuir, au moment où les Gaulois alloient s'emparer de Rome. La simplicité du style, un meilleur goût dans les ajustemens, la noblesse dans les caractères y contrastoient singulièrement avec la manière de faire qui régnoit alors dans les académies. Pierre Julien, suivant l'usage de ce temps-là, demeura trois ans à la pension de Paris, et ne passa à Rome qu'en 1768 : précédé par un succès marquant dans son art, à son arrivée à Rome il fut chargé, par le président Belenger, de l'exécution d'un mausolée en marbre que ce magistrat youloit consacrer sur la tombe de sa femme et de son fils. Julien sculpta l'une et l'autre figure dans la proportion de trois pieds. Outre les travaux prescrits aux pensionnaires, il fit pour le président Ocardi des copies eu marbre de l'Apollon du Belvédère, de la Flore du palais Farnèse et du Gladiateur du palais Borghese. Ces statues sont aujourd'hui au musée de Versailles. Appelé à Paris pour aider Coustou dans l'exécution du mausolée du dauphin et de la dauphine, Julien termina la figure de l'Immortalité qui restoit encore à faire, et fut chargé de conduire le placement de ce beau

teur. Ce chef-d'œuvre excitera toujours l'admiration la plus vive. Tout ce qu'on peut supposer de grace, de fraicheur, de beauté dans une bergère innocente à peu près nue, mais timide, qui a l'intention de se plonger dans le cristal d'une oude pure, dont elle fait l'essai avec le bout de son pied, le statuaire a eu l'art de l'exprimer sur son marbre, et il est généralement reconnu que cette statue est un des plus beaux ouvrages modernes. C'est à tort qu'on a attribué à Julien, dans plusieurs écrits, l'exécution des statues de du Guesclin et de S. Vincent de Paule. La première est de M. Froucou; et la seconde de M. Stouf. Le dernier ouvrage de ce grand artiste est la statue en marbre de Nicolas Poussin, placée maintenant à l'Institut. Que de génie dans la conception de ce mouument que l'on a consacré au premier peintre français ! que de force et de beauté dans son exécution Julien, dans cet excellent ouvrage, a, pour ainsi dire, fondu sa grande réputation avec la renommée extraordinaire de l'immortel Poussin. Enfin ce célèbre sculpteur, épuisé de fatigue, mourut à Paris, à la suite d'une maladie de langueur, en janvier 1804. Son tombeau et son effigie tracée sur le marbre par M. Dejoux, sculpteur, membre de l'institut, de la légion d'honneur, son digne ami, et son exécuteur testamentaire, ont été placés dans le jardin Elysée du musée impérial des monumens frauçais.

X.JULIEN (Didius Severus Julianus). Voy. Didier-Julien, u° V.

XI. JULIEN (Aurelius Julianus), Voyez MAXIMIEN, no I, au com

mencement.

Liège, naquit en 1193, et mourut en 1258, à 65 ans, en odeur de sainteté. Une vision qu'elle prétendit avoir eue donna lieu à l'institution de la Fête du St.-Sacrement, qui, célébrée d'abord dans quelques églises parti culières, le fut ensuite dans l'église universelle. Voyez URBAIN IV.

* II. JULIENNE ou JULIANA, surnominée l'anachorète de Nor

wich, vivoit en 1373. Cette femme, dont le cerveau étoit dérangé, prétendit avoir le don de prophétie. A l'age d'environ 30 ans, elle rêva à plusieurs reprises que J. C. daignoit lui apparoître et s'entretenir avec elle sur le texte platonique de l'amour divin. Elle écrivit ses rêves,qui parurent sous le titre de Soixante révélations de l'amour divin à une dévote servante du Seigneur, nommée la mère Julienne, qui vivoit du temps du roi Edouard III d'Angleterre. La mère Julienne a pratiqué pendant sa vie des austérités surprenantes. Elle avoit fait murer sa cellule, et elle y a vécu plusieurs années entre quatre murailles.

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clerc régulier, vivoit dans le 17* * JULIIS (Paul), de Naples, siècle, et a écrit: Fasciculus novorum liliorum è divinarum Scripturarum horto, hoc est, meditationes novem, etc., Naples, 1654. Cet ouvrage, traduit en espagnol en 1657, a été imprimé à Madrid.

* JULIOT (Fery), poëte fran comtois, né à Besançon dans le 16° siècle. On croit qu'il fut notaire. Juliot avoit suivi les cours de droit que Charles Dumoulin donnoit à Besançon, et s'étoit fait aimer de ce savant jurisconsulte. Il étoit également fort lié avec An

XII. JULIEN (ST.-). Voyez ST.-toine Ludin, écuyer, et frère Mat

JULIEN.

I. JULIENNE, prieure du monastère du Mont-Cornillon, près de

thieu de Masso, commandeur de Saint-Jean-de-Jérusalem à Besançon. On doit à ce poëte un petit ouvrage très-bien imprimé pour le

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JULLIERON (Guichard), célèbre

temps, sous le titre : Elégies de la belle fille, lamentant sa vir-imprimeur de Lyon, attaché au ginité perdue, avec plusieurs Epi- parti de Henri IV, empêcha les tres, etc., imprimées aux dépens Suisses, qui n'étoient plus payės, d'Antoine Ludin, écuyer ( par Jac-de quitter le service du roi. Il vendit ques Etanges), Besançon, 1557, deux maisons qu'il possédoit et leur vol. in 12 de 96 pages. Tout est en distribua le prix. Henri IV, poésie dans ce volume, jusqu'à l'avis voulant ensuite lui rembourser ses de l'imprimeur on y trouve dix cinquante mille livres, il les refusa vers de Ludin et quarante de Masso; et ne lui demanda que le titre d'imle reste est de Fery Juliot. Le por- primeur du roi à Lyon; ce qui lui trait de la belle fille, fait par elle fut accordé en 1594. même, qui s'adresse à Nature dans la seconde Elégie, page 19, commence ainsi :

Orné m'avez le chef de blonds cheveux,
Polis, laisans, longs comme je les veux,
Lesquels m'ont fait montrer de toutes parts,
La face honnie étant dessus épars;
Un front quarré, deux yeux étincelans,
Plus que le cler diamant pululans,
Assis et mis sur deux joues vermeilles,
Minces de peau

On peut juger du style de l'auteur
par cet échantillon. On ignore la date
de sa mort.'

* JUMELIN (J. B.), docteurrégent, professeur de l'ancienne faculté de médecine, professeur dé physique et de chimie au lycée impérial, mort à Paris en 1807, est auteur de plusieurs bons onvrages, entre autres d'uu Traité élémentaire de physique et de chimie, vol., qui a paru en 1809; un second volume qui devoit traiter des Sciences physicomathématiques est resté dans son porte feuille. Il étoit considéré comme médecin, comme physicien decin, il s'occupa à reconnoître par et comme voyageur. Comme méduit l'électricité sur l'économie anides expériences les effets que promale; ceux de l'usage des stypti

+ JULIUS-CANUS, illustre Romaiu, á rendu son nom célèbre par sa constance. L'empereur Caligula, irrité sans sujet contre lui, l'avertit de se préparer à la mort. Je vous suis bien obligé, César! répondit cet homme intrépide, sans paroître ému. On le conduisit en prison, et lorsques sur l'irritabilité et l'action qu'on vint le prendre pour le mener au supplice, on le trouva jouant aux échecs. Sa partie étoit la plus belle, et afin que son adversaire ne se glorifiât pas après sa mort de l'avoir battu, il pria le centurion d'ètre témoin de l'avantage qu'il avoit sur lui. Il se leva ensuite, et suivit l'exécuteur avec une fermeté qui surprit et toucha tous les spectateurs. Voyez Sénèque, De tranquillitate animi, cap. 14.

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JULIUS, etc. V. BARCOCHEBAS. · CELSE, no I. —CAPITOLINUS. FIRMICUS. GRÉCINUS. - les derniers JULES. OBSEQUENS. - AFRICAIN, n° ll. SABINUS, no. II.

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des liqueurs enivrantes sur la
même faculté. Comme physicien,
l'eau au haut des syphons recour-
il inventa un moyen de prendre
bés, sans interrompre le courant
établi dans le syphon; une machine
pneumatique d'une structure parti-
culière, et une pompe à feu nou-
nombre des savans qui accompa-
velle. Comme voyageur, il fut du
gnèrent M. de Choiseul-Gouffier à
Constantinople. Il fit dans la capi-
tale de l'empire ottoman
l'abbé Spallanzani, des expériences
microscopiques très curieuses, et
ce fut lui qui découvrit les ruines
de Githium, sur lesquelles il a
donné un mémoire à l'institut.

avec

diasma de diariis eruditorum, II. Centuria feminarum eruditione et scriptis illustrium. III. Theatrum latinitatis universæ Rehero-Junckerianum. IV. Lineœ

tus Eystettensis, Nuremberg, 1613, in-fol. mag. (Voyez BESLER.) Catalogus plantarum quæ circa Altorfinum nascuntur, Altorf, 1646, in-8°. Cornucopia Flora Giessinsis, Giesse, 1623, in-4°.

† JUNCKER (Christian), né à | Dresdé en 1668, se rendit habile dans la science des médailles. Il fut successivement recteur à Schleusingen, à Eysenach et à Altenbourg, où il mourut le 19 juin 1714, avec le titre d'historiographe de la mai* I. JUNGIUS (Joachim), né son de Saxe-Ernest, et de membre de la société royale de Berlin. La chaire de mathématiques de Giessen, à Lubeck en 1587, nommé à la mort subite de sa femme, qu'il la remplit avec honneur depuis chérissoit tendrement, accéléra la sienne. Il a fait un grand nombre 1609 jusqu'en 1614, qu'il alla à de Traductions allemandes d'au-Augsbourg pour étudier la médeteurs anciens, et plusieurs éditions Padoue en 1624, il se rendit à cine. Reçu docteur en cette science à d'auteurs classiques, avec des notes, dans le goût des éditions de Minel-Rostoch, et de là à Helmstadt, lius. On a encore de lui, I. Sche- à Hambourg en 1629, et il y proil se mit à enseigner. Eufin, il passa fessa la logique et la physique avec distinction jusqu'à sa mort, arrivée en 1657. Qu a de lui, I. Doxoscopiæ physicæ minores, sive Isagoge physica Doxoscopica Hamburgi, 1662, in-4°. Cet écrivain méthodique ne s'est point contenté de rapporter tout simplement les opinions alors en vogue; il en a fait l'analyse, et même la critique la plus sévère. II. Præcipuæ optniones physicæ. Accedit auctoris harmonica et Isagoge phytoscopia, Hamburgi, 1679, in-4°, par les soins de Jean Vaget. Daus le premier ouvrage, il réfute les erreurs les plus accréditées sur les plantes; dans le second, it descend dans le plus grand détail au sujet des végétant d'ordre et de méthode, que Ray taux qu'il a arrangés d'ailleurs avec et Linnæus ont beaucoup profité de son travail. III. Historia vermium, Hamburgi, 1692, in-4°.

eruditionis universæ et historia
philosophica. V. Vita Lutheri ex
nummis. VI. Vita Ludolphi, etc.
Sa pauvreté l'obligeoit de travailler
un peu à la hâte, et ses ouvrages se
sentent de cette précipitation.

JUNCTES (Les). Voyez JUNTES.
JUNCTIN: Voyez GIUNTINI.

I. JUNGERMAN (Godefroi), fils d'un professeur en droit de Leipzick, connu par une édition de Pollux; et par une autre, fort recherchée, d'une ancienne version grecque des sept livres de la Guerre des Gaules, de J. César, Francfort, 1606, 2 vol. in-4°; et par une Traduction latine des Pastorales de Longus, avec des notes, Hanoviæ, 1605, in-8°. On a aussi de lui des Lettres imprimées. Il mourut à Hanau le 16 août 1610.

* II. JUNGIUS (GeorgeSébastien), de Vienne en Autriche, reçu docteur daus les écoles de cette ville, devint médecin de II. JUNGERMAN (Louis), la cour impériale. Selon quelques frère du précédent, cultiva l'his-bibliographes, il est auteur de plutoire naturelle, et particulièrement sieurs Observations insérées dans la botanique. Il mourut à Altorf en les Mémoires de l'académie des cu1653. C'est à lui qu'on attribue Hor-rieux de la nature. Il a publié un

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fouda un monastère à Mairé, dont il fut le premier abbé. Il mourut le 13 août 587, le même jour que sainte Radegonde, avec laquelle il avoit été en commerce de lettres et de mysticité. Voyez les Vies des samts de Baillet, 13 août.

JUNILIUS, évêque d'Afrique au 6e siècle. On a de lui deux livres De la Loi divine, en forme de dialogues, dans la Bibliothèque des Pères. C'est une espèce d'introduction l'étude de l'Ecriture sainte.

I. JUNIUS (Adrien), du JONGH, né à Horn en Hollande, le 1er juillet 1511, s'appliqua de bonne heure à la littérature et à la

*JUNGKEN (Jean-Holfric), né à Kalern dans la Hesse en 1648, fut reçu docteur en médecine à Marpurg en 1671. Après avoir voyagé plusieurs années pour étendre ses connoissances, il se rendit à Francfort-sur-le-Mein, où il fut nommé médecin de l'hôpital en 1693, et physicien ordinaire en 1695. Il mourut dans cette dernière ville en 1726. Ce médecin a beaucoup écrit ; parmi ses ouvrages, ou distingue les suivans I. Chymia experimentalis curiosa ex principiis mathematicis demonstrata, Francofurti, 1681, 1694, in-8°, 1701, in-4°. II. Une Chirurgie en haut allemand, Francfort, 1691, in-8°; Nuremberg, 1700, 1718, in-8°. III. Compen-juin 1575 dium physica, Francofurti, 1713,

in-12.

médecine, et parcourut l'Allemagne et l'Angleterre pour se perfectionner. Appelé en Danemarck pour être précepteur du prince royal, il ne put s'accommoder ni du climat ni du génie de la nation. Il revint en Hollande en 1564, et mournt à Armuiden, près de Middelbourg, le 16

de regret d'avoir vu piller sa bibliothèque par les Espagnols. La perte de plusieurs manuscrits prêts à être envoyés à l'impression, qui lui avoient coûté beaucoup de travail, dut aggraver son chagrin. Il laissa, I. Des Commentaires peu connus sur divers auteurs latins. II. Un poëme en vers prosaïques, intitulé La Philippide, Londres, 1554, in-4°, sur le mariage de Phi

+ JUNIE (Junia Calvina), différente de Junia Silana, autre dame romaine, fameuse par ses galanteries, descendoit de l'empereur Auguste. Elle joignoit à l'éclat de sa naissance une rare beauté, mais qui n'étoit pas relevée par la sagesse. Son intimité avec Silanus, son frère, où il entroit peut-être plus d'indis-ippe II, roi d'Espagne. III. Quelcrétion que de crime, l'exposa à des ques Traductions d'ouvrages grecs; soupçons odieux. Que l'inceste fût mais elles sont peu fidèles, et dans vrai ou supposé, l'empereur Claude la seule version d'Eumapius il a fait exila Junie de Rome; elle fut rap- plus de six cents fautes. IV. Six pelée par Néron, et vécut jusqu'au règne de Vespasien.... Racine, dans sa tragédie de Britannicus, l'a peinte bien autrement que les écrivains anciens, en quoi il a usé du privilégeroitre, dit Nicéron, une connoisdes auteurs dramatiques.

+ JUNIEN ( saint), célèbre solitaire, né à Briou en Poitou,

que

livres d'Animadversorum
Gruter a insérés dans son Trésor
critique. Ils roulent sur divers points
de critique. « L'auteur y fait pa-

sance profonde de l'antiquité grecque et romaine, une critique également fine et judicieuse, de la politesse dans le style, jointe à toute la can

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