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envers le Délégué d'une puissance aussi importante que la Grande-Bre tagne. Il demande, en terminant, que le protocole final ne soit pas. clos avant que le Délégué de la Grande-Bretagne ne l'ait signé.

M. OUTREY s'associe pleinement à la manière de voir de M. BARTHOLOMEI, et il croit que le Président devrait inviter l'honorable M. ARCHIBALD, non-seulement à signer l'acte final, mais aussi à voter sur chacune des résolutions sur lesquelles il n'a pas pu voter, et qu'on ne procède à l'impression finale des protocoles que lorsque M. le Délégué de la Grande-Bretagne aura donné son vote.

La proposition de MM. BARTHOLOMEI et OUTREY est adoptée à l'unanimité par la Conférence.

M. le Président met aux voix l'acte final, avec les réserves déjà mentionnées.

Avant d'aller aux voix, le dr. CABELL déclare qu'à la demande expresse des Délégués Spéciaux du Mexique et du Portugal, les Délégués des États-Unis apposeront leurs signatures aux propositions présentés par les drs. AMADO et CERVERA et insérées à l'appendice de l'acte final.

La Conférence adopte l'acte final à l'unanimité.

M. DE BILLE renouvelle la déclaration qu'il a faite auparavant: que les Délégués signent l'acte final en se réservant le droit de correction. L'acte final est signé par messieurs les Délégués.

Le PRÉSIDENT prononce l'allocution suivante: "Parvenus au terme de nos travaux, j'éprouve un véritable plaisir à transmettre, par l'entremise des Délégués respectifs, l'expression de la sincère reconnaissance des Délégués des États-Unis envers les gouvernements représentés au sein de cette Conférence pour l'empressement bienveillant qu'ils ont mis à répondre à l'invitation que, dans un but d'intérêt universel, les États-Unis leur ont adressée. Nous éprouvons le même sentiment de reconnaissance envers les Délégués ici présents, pour le zèle, l'intelligence dont ils ont fait preuve dans des délibérations d'une aussi grave importance, ainsi que pour l'impartialité, l'esprit de courtoisie et d'équité qu'ils n'ont cessé de témoigner pendant tout le cours de nos travaux. "J'ose exprimer l'espoir que nos efforts ne seront pas stériles en résultats heureux pour le bien commun des nations que nous représentons et de l'univers entier. Il est possible qu'aucun de nous en par ticulier n'ait vu réaliser ses aspirations et ses désirs personnels; je crois, néanmoins, que les résultats auxquels nous sommes arrivés ont un caractère plus important que ceux qu'il nous aurait été permis d'espérer séparément.

"Je profite avec empressement de cette occasion pour vous assurer de ma sincère satisfaction d'avoir été choisi pour présider, bien que pos sédant si peu de titres, aux délibérations d'une assemblée où se trouve réuni tant de talent, de science et de distinction. Ma tâche a été sensiblement allégée et mes erreurs m'ont été rendues moins apparentes, grâce à la courtoisie, la bonté et l'indulgence que vous avez toujours bien

voulu me témoigner. Les heures que j'ai passées au milieu de vous seront comptées par moi parmi les plus agréables souvenirs de ma vie. "Je désire, avant de nous séparer, vous donner l'assurance de ma haute appréciation de l'honneur et du plaisir que votre connaissance m'a procurés et vous exprimer mes plus sincères souhaits pour votre bonheur et votre prospérité." [Applaudissements prolongés.]

M. BARTHOLOMEI: "Au moment où nous allons finir nos délibérations, je tiens à constater la part réelle de reconnaissance qui est due au gouvernement des États-Unis pour l'initiative qu'il a prise dans un but d'humanité et de prévoyance. Les travaux de la Conférence destinés à combattre un mal dangereux, ont posé quelques nouveaux jalons et établi de nouvelles étapes dans la voie progressive qui se poursuit depuis si longtemps et que bien des Conférences précédentes avaient déjà en vue. Les progrès acquis par nos délibérations se trouveront à leur tour consolidés par le développement ultérieur des projets actuellement soumis à la considération des gouvernements respectifs. Si des mesures devaient être mises, sous peu, en exécution, elles appelleraient comme conséquence naturelle de nouvelles délibérations collectives des états intéressés. En tant qu'une réunion sanitaire deviendrait alors nécessaire, l'antécédent que les États-Unis viennent de créer leur servirait sans doute de juste raison et de véritable encouragement pour reprendre à une autre date la généreuse et prévoyante initiative qu'ils ont prise déjà cette fois-ci avec tant de succès. Appelées par eux, les puissances étrangères se rendront certainement à leur voix avec le même empressement et la même sollicitude qu'elles viennent de témoigner à cette réunion.

"Mais je ne considère pas ma tâche entièrement achevée, il me reste encore quelques mots à ajouter.

"Les travaux de cette Conférence se trouvent au moment de se terminer, et avant de nous séparer je viens faire une proposition, qui, je n'en doute pas, sera acceptée avec une satisfaction marquée par tous les Delégués et adoptée à l'unanimité. Nos délibérations ont été guidées alternativement par M. JOHN HAY, comme Président, et M. OUTREY, comme Vice-Président. Ils se sont acquittés de cette tâche avec une impartialité et un esprit de conciliation et de déférence envers toutes les opinions émises qui doivent leur assurer toute notre reconnaissance. Je suis donc sûr de me rendre l'interprète des vrais sentiments de tous les Délégués en prenant maintenant la parole pour proposer un vote de remercîments à M. le Président JOHN HAY et à M. le Vice-Président M. OUTREY pour les grands services qu'ils ont rendu à la Conférence." La Conférence applaudit vivement aux paroles de M. BARTHOLOMEI. Le prince DE CAMPOREALE prend à son tour la parole pour remercier les deux Secrétaires au nom de la Conférence: "Je suis certain d'interpréter fidèlement la pensée de mes honorables collègues en témoignant publiquement notre reconnaissance à M. le dr. THOMAS J. TURNER et RUSTEM EFFENDI, nos honorables Secrétaires. La tâche que la ConféS. Ex. 1-24

rence leur a confiée a été des plus ardues. L'emploi simultané de deux langues a contribué à rendre leur travail très-difficile. Ils se sont cepen dant acquittés de leur mission avec un bon vouloir et un zèle au-dessus de tout éloge. Nous avons toujours trouvé en eux le plus louable empressement à nous rendre service. Nous conserverons de ces messieurs le plus agréable souvenir, et au nom de tous les Délégués, je prie M. le Président de bien vouloir être l'interprète auprès de messieurs les Secré taires de la reconnaissance que nous leur conservons."

La Conférence applaudit vivement aux paroles du prince DE CAMPO

REALE.

M. SÈVE propose des remercîments aux deux sténographes, anglais et français, MM. Chesney et Thompson, qui ont rapporté les débats de la Conférence avec tant de fidélité et d'exactitude. La Conférence ap plaudit vivement aux paroles de M. SÈVE.

Le PRÉSIDENT déclare les travaux de la Conférence Sanitaire Internationale de Washington clos.

Le présent procès-verbal est lu et adopté séance tenante.
La séance est levée à trois heures et demie de l'après-midi.

Le Président,

JOHN HAY.

Les Secrétaires,

THOMAS J. TURNER,

RUSTEM EFFENDI.

ACTE FINAL.

RESOLUTIONS ADOPTÉES PAR LA CONFÉRENCE SANITAIRE INTERNATIONALE DE WASHINGTON, RÉDIGÉES PAR UN COMITÉ COMPOSÉ DE MM. M. OUTREY, PRÉSIDENT, DE BILLE, DR. CERVERA, JAMES LOWNDES, DR. T. J. TURNER, PRINCE CAMPOREALE, BARTHOLOMEI, ET RUSTEM effendi, seCRÉTAIRE.

La Conférence Sanitaire Internationale, réunie à Washington pendant les mois de janvier, février et mars 1881, résume ses travaux en soumettant à l'appréciation des gouvernements y représentés les résolutions suivantes, qui ont été adoptées par la majorité de voix spécifiée au bas de chaque paragraphe.

RÉSOLUTIONS.
I.

Chaque gouvernement devra avoir un service intérieur organisé de façon à étre régulièrement informé de l'etat de la santé publique sur toute l'étendue de son territoire.

Ont voté pour-République Argentine, Autriche-Hongrie, Belgique, Danemark, Espagne, France, Haïti, Italie, Mexique, Pays-Bas, Portugal, Russie-12.

Ont voté contre-Chili, États-Unis, Grande-Bretagne, Suède et Norvége, Turquie-5.

II.

Chaque gouvernement publiera un bulletin hebdomedaire de la statistique mortuaire de ses principales villes et ports de mer, et devra donner à ces bulletins la plus grande publicité possible.

Ont voté pour-République Argentine, Autriche Hongrie, Belgique, Danemark, Espagne, France, Haïti, Italie, Mexique, Pays-Bas, Portugal, Russie-12.

Ont voté contre-Chili, États-Unis, Grande-Bretagne, Suède et Norvége, Turquie 5.

III.

Dans l'intérêt de la santé publique, les autorities sanitaires des pays respectifs représentés dans la Conférence sont autorisées à communiquer directement entre elles, afin de se tenir réciproquement informées de tous les faits importants parvenus à leur connaissance, sans préjudice toutefois des renseignements qu'il est de leur devoir de fournir en même temps aux consuls établis dans leur ressort.

Ont voté pour-Belgique, Chili, Danemark, Espagne, États-Unis, France, Haïti, Mexique, Russie, Suède et Norvége, Turquie—11. Ont voté contre-République Argentine, Allemagne, Autriche Hon grie, Italie, Pays-Bas, Portugal—6.

IV.

Un système international centralisé d'avertissements sanitaires paraissant indispensable pour un service sanitaire effectif, il est désirable de procéder à la création d'institutions internationales chargées de recueillir tous les renseignements relatifs à la naissance, au développement et à la décoissance du choléra, de la peste, de la fièvre jaune, etc., et de les porter à la connaissance des parties intéressées.

Sur le projet de convention tendant à ce but (Annexe ci-dessous N°1) on a voté de la façon suivante:

Ont voté pour-République Argentine, Allemagne, Autriche-Hongrie, Belgique, Chili, Danemark, Espagne, Haïti, Italie, Pays-Bas, Portugal, Russie, Turquie-13.

Ont voté contre-États-Unis, France, Japon-3.

Se sont abstenus-Mexique, Suède et Norvége-2.

V.

Les patentes de santé seront conformes au modèle ci-annexé (Annexe No 2.) Ont voté pour-Belgique, Chili, Danemark, Espagne, États-Unis, France, Haïti, Italie, Mexique, Pays-Bas, Portugal, Turquie-12.

Ont voté contre-République Argentine, Allemagne, Autriche-Hongrie, Chine, Russie, Suède et Norvége-6.

VI.

La patente de santé doit être delivrée au port de départ par l'agent sani taire responsable du gouvernement territorial.

Le consul du pays de destination aura le droit d'assister aux inspections sanitaires du navire qui seront faites par les agents de l'autorité territoriale, conformément aux règles qui seront établies par des conventions ou des traités.

La patente de santé pourra être visée au port de départ par le consul du pays de destination, lequel pourra y faire les annotations qu'il jugera nécessaires.

Ont voté pour-République Argentine, Allemagne, Autriche-Hongrie, Chili, Danemark, Espagne, Haïti, Italie, Mexique, Pays-Bas, Portugal-11.

Ont voté contre-Belgique, Chine, États-Unis, France, Russie, Suède et Norvége, Turquie-7.

VII.

Il est à désirer que les patentes de santé, délivrées en exécution des règlements internationaux, soient octroyées à titre gratuit.

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