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CONFÉRENCE

SANITAIRE INTERNATIONALE DE WASHINGTON.

PROTOCOLE No. 1.

SÉANCE DU 5 JANVIER 1881.

Les Délégués des puissances maritimes, réunis à Washington sur l'invitation du Gouvernement des Etats-Unis, ont tenu leur première séance ce jour, 5 janvier 1881, dans le but de discuter un système international d'avertissements à donner sur l'état sanitaire exact des ports de mer et localités soumis à la juridiction des dites puissances, ainsi que des navires en partance de ces ports.

Étaient présents:

MM. les Délégués

D'Allemagne M. H. A. Schumacher, Consul-Général d'Allemagne à New-York.

De la République Argentine: Señor Don Julio Carrié, Secrétaire de Légation et Chargé d'Affaires ad interim à Washington.

D'Autriche-Hongrie : Le comte Lippe-Weissenfeld, Conseiller de la Légation d'Autriche-Hongrie à Washington.

De Belgique: M. Georges Neyt, Conseiller de la Légation et Chargé d'Affaires ad interim à Washington, et M. Édouard Sève, Consul-Général de Belgique à Philadelphie.

De Bolivie: Señor Doctor Ladislao Cabrera, Envoyé Extraordinaire et Ministre Plénipotentiaire à Washington.

Du Brésil: Senhor Torreão de Barros, Secrétaire de Légation et Chargé d'Affaires ad interim à Washington.

Du Chili: Señor Don Francisco Solano Asta-Buruaga, Envoyé Extraordinaire et Ministre Plénipotentiaire à Washington.

Du Danemark: M. Carl Steen Andersen de Bille, Chargé d'Affaires et Consul-Général à Washington.

D'Espagne: Señor Don Felipe Mendez de Vigo, Envoyé Extraordinaire et Ministre Plénipotentiaire à Washington.

Des États-Unis: M. John Hay, Sous-Secrétaire d'État; le dr. James L. Cabell, Président du Conseil Sanitaire National des États Unis; le dr. Thomas J. Turner, Secrétaire du Conseil Sanitaire National des États-Unis; M. J. Hubley Ashton, Délégué Spécial, et M. James Lowndes, Délégué Spécial.

De France: M. Maxime Outrey, Envoyé Extraordinaire et Ministre Plénipotentiaire à Washington.

De la Grande-Bretagne: M. Edward Mortimer Archibald, C. B., Consul-Général de Sa Majesté Britannique à New-York, et le dr. J. C. Taché, Délégué Spécial du Canada.

Des Îles Hawaï: M. Elisha H. Allen, Envoyé Extraordinaire et Ministre Plénipotentiaire à Washington.

D'Haïti: Mr. Stephen Preston, Envoyé Extraordinaire et Ministre Plénipotentiaire à Washington.

D'Italie: Le prince de Camporeale, Chargé d'Affaires ad interim à Washington.

Du Japon: Jushie Yoshida Kiyonari, Envoyé Extraordinaire et Ministre Plénipotentiaire à Washington.

De Libéria: M. William Coppinger, Consul-Général aux États-Unis. Du Mexique: Señor Don Juan N. Navarro, Consul Général à New York et Chargé d'Affaires ad interim à Washington, et Señor Don Ignacio Alvarado, Délégué Spécial.

Des Pays-Bas: Jonkheer Rudolph de Pestel, Ministre Résident à Washington, et le dr. F. J. van Leent, Officier de Santé en chef de première classe de la Marine des Pays-Bas, Délégué Spécial.

Du Portugal: Le vicomte das Nogueiras, Envoyé Extraordinaire et Ministre Plénipotentiaire à Washington.

De Russie: M. Michel Bartholomei, Envoyé Extraordinaire et Ministre Plénipotentiaire à Washington.

De Suède et Norvége: Le comte Carl Lewenhaupt, Envoyé Extraordinaire et Ministre Plénipotentiaire à Washington.

De Turquie: Grégoire Aristarchi-Bey, Envoyé Extraordinaire et Ministre Plénipotentiaire à Washington.

Du Vénézuéla: Señor Don Simon Camacho, Chargé d'Affaires à Washington.

Etaient absents:

Pour l'Autriche-Hongrie: Le comte Bethlen, Délégué.

Pour l'Espagne: Un Délégué Spécial. Ainsi que les Délégués suivants dont la nomination a été annoncée au Département d'État par leurs gouvernements respectifs :

Pour le Pérou: Señor Don Ramon Ignacio Garcia, Chargé d'Affaires ad interim à Washington.

Pour le Portugal: Le professeur José Joaquim da Silva Amado, Délégué Spécial.

La séance fut ouverte à midi, à l'Hôtel du Département d'État, dans la salle des réceptions.

L'honorable Secrétaire d'Etat, M. W. M. EVARTS, s'adressant à la Conférence, s'exprime en ces termes:

"Je suis heureux, messieurs, de vous souhaiter à tous, au nom des États-Unis, la bienvenue, comme Délégués de vos gouvernements res pectifs à cette Conférence Sanitaire Internationale.

"L'été dernier les États-Unis adressèrent, par l'entremise de leurs ministres auprès des différentes cours et gouvernements intéressés en cette matière, une circulaire aux puissances maritimes, les invitant à rechercher le moyen de se protéger, par des règlements sanitaires, contre l'introduction des maladies dans nos pays respectifs.

"Les ravages que l'extension de la fièvre jaune a causés dans les États-Unis, et qui occasionnèrent des pertes d'existence et des dommages matériels considérables, ont décidé ce gouvernement à convoquer cette Conférence, qui, nous avons tout lieu maintenant de l'espérer, sera suivie d'heureux résultats.

"Le gouvernement des États-Unis est très-sensible à l'empressement que les puissances ont mis à répondre à son invitation, et à l'intérêt, je puis dire universel, que notre proposition a soulevé, ce que démontre le nombre de Délégués présents à cette Conférence.

"Nous avons prié deux médecins éminents et deux avocats distingués d'agir comme Délégués de ce gouvernement, et nous avons nommé M. le Sous-Secrétaire d'État pour servir d'intermédiaire officiel entre le gouvernement et cette Conférence. L'invitation, comme vous avez dû le remarquer, n'a eu en vue, à titre de proposition définie, que l'établissement d'un système international d'avertissements sur l'état sanitaire général des pays et de leurs ports de mer, digne de la confiance des gouvernements intéressés; ce système d'avertissements devrait aussi s'étendre à la condition sanitaire des navires en destination de ports étrangers. Bien que restreint dans ses limites, ce système, une fois solidement établi, effectuerait, en grande partie, ce qu'il est permis d'attendre d'un accord international sur la matière. En effet, l'étude d'un pareil système comporte un échange important de vues et d'infor mations variées, car il s'agit de déterminer la meilleure manière de constater les conditions sanitaires de chaque pays. Ces considérations nous amènent nécessairement à nous demander quelles sont les périodes de l'année pendant lesquelles il serait désirable ou nécessaire d'exercer la surveillance projetée.

"A la nouvelle d'un danger menaçant la santé publique l'alarme donnée devient la question dominante qui prime toutes les autres. Il est cependant admis, que les grands intérêts du commerce ne doivent pas être traités à la légère, et qu'on ne doit y apporter de restrictions et d'entraves que dans la mesure nécessaire au maintien de la santé publique.

"La conciliation de ces intérêts en conflit, de cet antagonisme entre l'entière et constante liberté accordée au commerce, à laquelle les nations ici représentées sont si largement intéressées, et des exigentes particu lières et si pressantes de la santé publique, sont des questions à l'ordre du jour en tous temps et en tous lieux. Voilà ce qui rend les travaux de notre Conférence si intéressants pour vos pays et pour le nôtre.

"Nous vous offrons, messieurs, l'hospitalité du Département d'État et l'usage de cette salle pour vos séances; et nous mettons à votre disposition tout ce qui, de notre part, pourra vous aider dans vos travaux. "Vingt-et-un gouvernements sont, en ce moment, ou le seront bientôt, représentés par des Délégués.

"Je fais des vœux pour l'heureux résultat de vos délibérations sur les matières qui concernent la santé des peuples, j'espère que vous-mêmes vous serez exempts de toute contrariété de ce côté, et je vous souhaite de nouveau la bienvenue à cette Conférence, à laquelle vous nous avez fait l'honneur de prendre part."

Le Délégué de Suède et Norvége (M. le comte LEWENHAUPT) prend ensuite la parole et propose de procéder à l'organisation de la Conférence en élisant un Président; il propose, en même temps, que M. JOHN HAY, l'un des Délégués des États-Unis, soit choisi comme tel, proposition qui est adoptée à l'unanimité.

En prenant possession du fauteuil, le Président remercie la Conférence de l'honneur qu'elle vient de lui faire. Il ajoute que l'objet de la Conférence ayant été expliqué par le Secrétaire d'État dans son discours d'ouverture, il se bornera à proposer la nomination d'un Secrétaire.

Plusieurs Délégués expriment le désir de voir choisir le Secrétaire parmi les représentants des États-Unis.

Le Président dit alors qu'avec l'approbation de la Conférence il se permettra de présenter le nom de M. le dr. T. J. TURNER, l'un des Délégués des États-Unis.

M. le dr. THOMAS J. TURNER est choisi Secrétaire de la Conférence rence à l'unanimité.

Le Président s'adresse à la Conférence en ces termes:

"Certains membres de la Conférence m'ont fait observer que quelquesuns des spécialistes distingués nommés par leurs gouvernements comme experts dans la matière qui nous occupe, ne sont pas encore arrivés, mais qu'ils seront probablement ici dans le courant de la semaine prochaine. La Conférence est-elle d'avis d'attendre l'arrivée de ces messieurs, et de s'ajourner en conséquence, ou d'entrer de suite dans la discussion des matières qui lui sont soumises?"

Le Délégué de France (M. OUTREY) demande si l'on a quelque proposi tion à soumettre à la Conférence.

Le Président répond que les Délégués des États-Unis sont prêts à soumettre à la Conférence, si elle le juge convenable, des propositions géné rales qu'ils ont préparées; mais plusieurs Délégués ont pensé qu'il serait peut-être plus juste et plus satisfaisant pour tout le monde, d'ajourner la

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