the Latin author. We fhall, as a fpecimen, cite his verfion of the epifole of Cacus:

Auffitôt dans fon (d'Hercule) cœur

Un fiel noir et brûlant allume fa fureur;
Il s'élance, il faifit fa robuste maffue,
Part; de l'antre perfide il court chercher l'issue.
Alors, les yeux troublés fans haleine, fans voix,
L'affreux Cacus trembla pour la première fois :
Plus prompt que les éclairs, vers fes roches fidelles
Il court, vole; à fes pieds la peur donne des ailes;
Il fait tomber ce roc que, d'une adroite main,
A des chaînes de ter a fufpendu Vulcain;
S'enferme, oppofe au dieu cette vaine défense.
Hercule eft accouru, refpirant la vengeance:
Pour chercher un accès, il court de tous côtés;
Trois fois autour du mont, à pas précipités,
Il tourne, va, revient, tout écumant de rage;
Trois fois attaque en vain, pour s'ouvrir un paffage,
Le roc qu'à fa fureur le lâche ofe oppofer;
Trois fo's dans le vallon revient fe repofer.
Sur le des hériffé de cet antre fauvage,
Un roc, féjour cheri des oifeaux de carnage,
En pyramide aiguë allongé vers les cieux,
Cachait dans le nuage un front audacieux :
Ce rocher, à fa gauche incliné vers la plage,
De fon fommet pendant menaçait le rivage.
Hercule, fur la droite appuyant tout fon corps,
Du roc, qu'il déracine avec de longs efforts,
Pouffe l'énorme poids; il tombe, il roule, il tonne ;
La caverne en mugir, l'air au loin en résonne,
Le fol croule, des eaux le bord eft emporté,
Et le fleuve écumant recule épouvanté.
Alors, ce fut, alors que l'antre impitoyable,
Jufqu'au fond laiffa voir, fous fa voûte effroyable,
Ce palais de la mort, će féjour de terreur,
Et de fes noirs cachots la ténébreuse horreur.
Tel, fi d'un choc foudain l'horrible violence
Du globe tout à coup rompait la voûte immense,
Et dans fes profondeurs découvrait à nos yeux
Le Styx craint des mortels, abhorré par les dieux,
De ce royaume affreux, désolé, lamentable,
L'œil verrait jufqu'au fond l'abyme épouvantable;
Et dans l'ombre éternelle en voyant fes clartés,
Le jour éblouirait les morts épouvantés :
Tel, effrayé du jour qui malgré lui l'éclaire,
Le monftre en vain's agite et rugit de colère.
De la cime du mont Alcide le combat;
-Tantôt d'un roc brifé lui lance un large éclat;
Et tantôt, à deux mains, d'un arbre entier l'accable.
Alors le monfire, en proie à fon bras implacabie,

Se

Se reffouvient du dieu qui lui donna le jour :
De fon golier brûlant, dans fon hideux féjour :
Il vomit des torrens de flamme et de fumée,
Affemble autour de lui cette nue enflammée,
Et dans fes noirs cachots, images des enfers,
A cette affreufe nuit mêle d'affreux éclairs.
Alcide furieux ne contient plus fa rage;
Il s'élance, il fe jette au plus fort du nuage,
Aux lieux où la vapeur, fortant à gros bouillons,
Roule à flots plus épais fes plus noirs tourbillons.
En vain l'affreux Cacus lance fes feux dans l'ombre;
A travers l'incendie, à travers la nuit fombre,
Il le prend, il l'étrient entre fes bras nerveux;
Et de leur creux profond faifant jaillir fes yeux,
Du monftre à qui la voix, la lumière eft ravie,
Arrête dans fa gorge et le fang et la vie.

Soudain du feuil fatal le roc tombe arraché :
On entre, et du repaire ou le montre eft caché
On contemple, on parcourt la voûte ténébreuse:
L'œil plonge avec effroi dans la caverne affreuse;
Et le jour indigné, pénétrant dans son sein,
Du parjure Cacus revèle le larcin.

On traîne par les pieds le cadavre difforme;
L'œil ne peut fe laffer de voir ce monftre énorme,
Son fein velu, fes yeux farouches et mourans,

Son front pále, et ces feux dans fa gorge expirans."

M. Delille's tranflation of the Eneid contains nearly thirteen thou fand verses, whereas in the original there are not more than about ten thoufand. The tranflator mult unavoidably allow himself fome extenfions of the text, for the purpose of explaining certain historical details; but he has, in general, avoided paraphrafe. In a Letter to M. Turgot he had obferved, that his tranflation would have at leaft two thousand verfes more than the Latin Eneid. "In that cafe", replied the Minifter, " you will be more concife than the original". This anfwer will be confidered to be true by all thofe who are not ignorant that Latin verfes are not only longer than French verfes by fome fyllables, but also that the French have articles, and many other indifpenfable words which the Latins did not employ; and that many things which might be understood in the language of the Romans muit be expreffed in the French. The tranflation of M. Delille is as exact in the fenfe as any translation in profe. Full of respect for his model, he has never taken any thing from Virgil, because Virgil never fays any thing fuperfluous; and he has rarely added, becaufe Virgil always fays all that it is proper to fay. He has faithfully preferved all the fentiments, all the images, and he has often transfufed into the French language the pomp and imitative harmony of the La in poetry.

M. D. has added to his tranflation. remarks on the plan and ftyle of the Eneid. He has not judged Virgil like other commentators, either as a geographer, an hiftorian, a grammarian, or as an antiquary; he has judged him as a man of tafte, and his remarks may be confidered as the Poëtic of Virgil.

Ibid. ACKNOW.

ACKNOWLEDGMENTS TO CORRESPONDENTS.

Dr. Harrifon, author of an Inquiry into the Rot in Sheep, writes to affure us, that in ufing certain expreffions which feemed to us objectionable (p. 450) his intention was to pay a compliment, where we believe it to be juftly due, to the merits and perfeverance of the perfon addreffed, and not to reflect upon any private character.

A. M. may be affured, that our intention is to be just and impartial, in every poffible inftance.

We have taken the matter mentioned by X. Y. into confide. ration, and fhall probably do as he wishes.

LITERARY INTELLIGENCE.

The fifth volume of Dr. Shaw's work on General Zoology will be published within a fortnight. It will be in two Parts, like the preceding volumes, and equally rich in plates.

We understand alfo, that the fifth volume of Dr. Aikin's General Biography will appear in about a month or fix

weeks.

The Sermons of the late Dean of Bristol are in the prefs, and will appear in due time.

ERRATA.

P. 369, 1. 15. for author's r. lawyer's..

-377, 1. 9 from the bottom, for molybdenic r. molybdic