Et vous et vous aussi, chers et tendres enfans, Vous, dont les traits naïfs me peignent son image, De quel sort fortuné vos aimables penchans Nous offrent déjà le présage! Les premiers sons qu'un jour Daphné, sur ses genoux, Il me semble encor les entendre ! Ce fut pour m'appeler d'un nom, d'un nom si doux ! Par vos jeux innocens, vous charmez nos beaux jours; Pour ranimer nos feux dans la froide vieillesse. Lorsqu'au déclin du jour, à mon retour des champs, Lorsque d'un bond joyeux, suspendus à mes bras, Avec une vive alégresse, Au devant de Daphné vous entraînez mes pas, Oh! que dans vos transports nos cœurs goûtent de charmes ! Des pleurs, & ma Daphné ! viennent mouiller nos yeux Mais tendrement pressés d'un baiser amoureux, Quel plaisir nous sentons à confondre ces larmes ! Ainsi chantoit Iphis, aux premiers feux du jour. Sur chacun de ses bras balançant avec grace T'offrir tous les objets qu'a chanté ta tendresse. L'amour, sans la vertu, perdroit tout son bonheur. LE NID DE FAUVETTE. Jz le tiens, ce nid de fauvette; Ils sont deux, trois, quatre petits; Criez, sifflez, petits rebelles, Mais quoi ! n'entends-je point leur mère Ah! pourrois-je causer leur peine, Hélas! si du sein de ma mère Et je serois assez barbare Pour vous arracher vos enfans? Non, non, que rien ne vous sépare, Non, les voici, je vous les rends. Apprenez-leur, dans le bocage, Et moi, dans la saison prochaine, Je reviendrai dans ces vallons, Dormir quelquefois sous un chêne Au bruit de leurs jeunes chansons. CLEMENTINE ET LA ROSE. JEUNE reine des fleurs, l'orgueil de la nature, Toi que pour Psyché même auroit cueillie l'Amour, Prends ta robe vermeille, enrichis ta parure, Tu vas de Clémentine habiter le séjour. Ton front se réjouit d'étaler auprès d'elle Que le zéphyr léger, sur ta tige orgueilleuse, De sa tige flexible imitant la mollesse, Sa taille, en ses contours, va prendre ta souplesse, Toujours belle, jamais d'une plus vive flamme |