Et mon bonheur de son sourire! Vous qui du Ciel reçûtes un cœur tendre, Qu'un faux langage est prêt à vous surprendre. Telle on entend une hyène perfide Le traître au sein d'une heureuse maîtresse, LYCO RIS. Dieux! de quels doux plaisirs s'enivrent deux époux, Dont l'amour a formé la chaîne fortunée ! Quel spectacle enchanteur de voir autour de nous Les gages innocens d'un paisible hyménée, D'une main caressante embrasser nos genoux En formant aux vertus un cœur flexible et tendre, CHLOÉ. Ah! si dans les jeux et les ris, L'Hymen laissoit couler ma vie ! CÉP HIS E. Ah! si l'Hymen, de mon ame flétrie, Hymen les entendit. Jaloux de sa puissance, LA PROMESSE TROP BIEN GARDEE. DAPHNIS ET PHYLLIS. Au sein d'un doux sommeil, Daphnis, sous un feuillage, Du midi bravoit les fureurs, Lorsqu'il sentit un nuage de fleurs, Qui, par flocons légers, voloit sur son visage. S'il voulut s'y jeter, c'est chose vaine à dire ; Que son bouquet s'échappa de son sein. Et tu verras si je sais me venger. Il eut beau se débattre, il y perdit sa peine. Mais si je le faisois, ça voyons, et pour cause, Dis, comment prétends-tu te venger? Oh! je veux Te donner tant de baisers amoureux • Qui-dà! si c'est ainsi, tenez, mon cher Daphnis, Riez, pleurez, mettez-vous en colère, Point ne vous délirai, que ne m'ayez promis De ne point m'embrasser pendant une heure entière. Disoit-elle tout bas, qu'il tienne sa promesse ! Répondit-il. Phyllis sourit, -Ypenses-tu ?-Qu'importe? Allons,plus de vengeance. Comment as-tu donc fait pour ne pas m'embrasser ? Dans ses mains aussi-tôt la belle, avec adresse, Cache à demi son front. Le berger triomphant Par cent baisers alors satisfait sa tendresse. Il gagnoit de bien peu. Las! encore un moment L'Amour emportoit sa promesse. L'ESPÉRANCE. Le vieillard LAMON, LYSIS, et SA FEMME, tenant son fils à la mamelle. LAMO N. AMIs, quel désespoir est peint sur vos visages! Pourquoi fouler aux pieds vos naissantes moissons? LYSI S. Laisse-nous fuir ces odieux rivages. LA MO N. Quoi! lorsque par vos soins ces champs rendus féconds... LY SI S. Que ne sont-ils encor rongés d'herbes sauvages! L A FEMME. O cher époux ! enchaînés à tes pas, Mon fils et moi toujours nous suivrons notre père. LYSI S. Un désert, ou la mort. Ces infâmes bourreaux ! A quel excès ils portoient la furie ! Dans leur avare barbarie, |