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Léonard fut le premier qu'on distingua dans la foule de ses imitateurs. La ressemblance de son ame douce, honnête et sensible, avec l'ame de Gessner, lui fit prendre sans effort, le ton de son modèle. Il est peu de beautés chez le poète allemand qu'il n'ait fait passer avec succès dans ses Idylles françoises; et je craindrai peu d'être désavoué par les gens de lettres, en avançant que son idylle du Ruban est, après l'idylle de l'Enfant bien corrigé, la meilleure que l'on connoisse peut-être dans aucune langue. M. Blin de Sainmore, qui le suivit dans la même carrière, plus exercé dans l'art enchanteur de la versification, mit encore plus d'harmonie, d'élégance et de poésie, dans les trois Essais auxquels il s'est borné, et qui font regretter qu'il n'ait pas suivi une entreprise si heureusement commencée.

Les moissons de ces deux poètes n'ont pas épuisé les vastes champs de Gessner. J'y ai trouvé, après eux, une abondante récolte à m'approprier; et si le Public continue de me pardonner ces larcins innocens, je crois y avoir laissé d'assez riches épis pour glaner encore après moi-même, jusqu'à ce que le temps et la culture aient

pu mûrir les fruits de mon propre héritagc.

Les 2, 3, 6, 8, 9, 11, 13, 16, 18, 19, 20, 21 et 22 Idylles de ce recueil sont imitées de Gessner; la 5, de Gerstemberg; la 11o, d'une Barcarolle italienne; la 13o, de Wieland; les 15 et 17es, de Métastase.

IDYLLE PREMIÈRE.

L'INCENDIE.

INCONSOLABLE

NCONSOLABLE en son veuvage,

Depuis un mois, le bon Pélage

Voyoit un mal cruel tourmenter ses vieux jours:
Et la jeune Doris, seul fruit de ses amours,
L'aidoit à supporter ses douleurs et son âge.
Un soir, où de son mal suspendant les accès,
Le sommeil du vieillard vint fermer la paupière,
Doris sortit de sa chaumière,

Pour respirer un peu le frais.

Mon père du repos tu goûtes donc les charmes,
Dit-elle; pour mon cœur quel doux pressentiment
Oui, le Ciel attendri va te rendre à mes larmes.
Dans un heureux hymen, Tyrcis, à mon amant!
Enfin nos jours unis vont couler sans alarmes.
Mais quand je m'abandonne à ce charmant espoir,
Le malheureux! il pleure, il se tourmente;

pu mûrir les fruits de mon propre héritage.

Les 2, 3, 6, 8, 9, 11, 13, 16, 18, 19, 20, 21 et 22 Idylles de ce recueil sont imitées de Gessner; la 5o, de Gerstemberg; la 11o, d'une Barcarolle italienne; la 13o, de Wieland; les 15 et 17os, de Métastase.

IDYLLE PREMIÈRE.

L'INCENDIE.

INCONS

NCONSOLABLE en son veuvage,

Depuis un mois, le bon Pélage

Voyoit un mal cruel tourmenter ses vieux jours:
Et la jeune Doris, seul fruit de ses amours,
L'aidoit à supporter ses douleurs et son âge.
Un soir, où de son mal suspendant les accès,
Le sommeil du vieillard vint fermer la paupière,
Doris sortit de sa chaumière,

Pour respirer un peu le frais.

Mon père du repos tu goûtes donc les charmes,
Dit-elle; pour mon cœur quel doux pressentiment !
Oui, le Ciel attendri va te rendre à mes larmes.
Dans un heureux hymen, Tyrcis, ô mon amant !
Enfin nos jours unis vont couler sans alarmes.
Mais quand je m'abandonne à ce charmant espoir,
Le malheureux! il pleure, il se tourmente;

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