§ 1.* C. FRENCH POETES.' 1. SEIZIÈME SIÈCLE. Laisse le pire, et sur le meilleur monte, Pique et s'en va. Pour abréger mon conte, Soyez certain qu'au sortir du dit lieu N'oublia rien, fors de me dire adieu... Ce néanmoins, ce que je vous en mande N'est pour vous faire ou requeste ou demande. [sembler, Je ne veux point tant de gens resQui n'ont souci autre que d'assembler (amasser). [eux; Tant qu'ils vivront, ils demanderont, Mais je commence à devenir honteux, Et ne veux plus à vos dons m'arrester. Je ne dis pas, si voulez rien prêter, Que ne le prenne: il n'est point de prêteur, S'il veut prêter, qui ne fasse un debteur. Et savez-vous, sire, comment je paye? Nul ne le sçait si premier ne l'es * Write down the words in italics as they are spelt to-day. Furieuse, elle approche; et le loup qui l'advise D'un langage flateur luy parle et la courtise: Car ce fut de tout temps que, ployant sous l'effort, Le petit cède au grand, et le foible au plus fort. Luy, dis-je, qui craignoit que, faute d'autre proye, La beste l'attaquast, ses ruses il employe. Mais enfin le hasard si bien le secourut, Qu'un mulet gros et gras à leurs yeux apparut. Ils cheminent dispos, croyant la table preste, Et s'approchent tous deux assez près de la beste. Le loup qui la cognoist, malin et deffiant, Luy regardant aux pieds, luy parloit en riant: 'D'où es-tu? qui es-tu? quelle est ta nourriture, Ta race, ta maison, ton maistre, ta nature?' Le mulet, estonné de ce nouveau discours, De peur ingénieux, aux ruses eut 'Amis,' leur ai-je dit, voici le jour heureux Qui doit conclure enfin nos desseins généreux : Le ciel entre nos mains a mis le sort de Rome, Et son salut dépend de la perte d'un homme, Si l'on doit le nom d'homme à qui n'a rien d'humain, A ce tigre altéré de tout le sang romain. Combien, pour le répandre, a-t-il formé de brigues! Combien de fois changé de partis et de ligues! Tantôt ami d'Antoine et tantôt ennemi, Et jamais insolent ni cruel à demi.' J'ajoute en peu de mots: Toutes ces cruautés, La perte de nos biens et de nos libertés, Le ravage des champs, le pillage des villes, Et les proscriptions, et les guerres civiles, Sont les degrés sanglants dontAuguste a fait choix Pour monter sur le trône et nous donner des lois. Prenons l'occasion, tandis qu'elle est propice. Demain au Capitole il fait un sacrifice: Qu'il en soit la victime, et faisons en ces lieux Justice à tout le monde, à la face des dieux. Là, presque pour sa suite il n'a que notre troupe: C'est de ma main qu'il prend et l'encens et la coupe; Et je veux pour signal que cette même main Lui donne, au lieu d'encens, d'un poignard dans le sein. Ainsi d'un coup mortel la victime frappée Fera voir si je suis du sang du grand Pompée: Faites voir, après moi, si vous vous Elle veut aux mortels trop de perfection: Il faut fléchir au temps sans obstination, ron, Faisait aux animaux la guerre. Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés: On n'en voyait point d'occupés A chercher le soutien d'une mourante vie; Nul mets n'excitait leur envie ; Je crois que le ciel a permis Se sacrifie aux traits du céleste cour |