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tail, je me borne à des considérations générales sur le tableau des prodiges, qui annoncent la gloire de Dieu dans toute l'étendue de la Nature.

Quand nous voyons un superbe bâtiment, un tableau, une montre, un livre, nous en concluons avec raison l'existence d'un architecte, d'un peintre, d'un horloger, d'un auteur; et nous regarderions comme insensé, l'homme qui avanceroit que ces chef-d'œuvres de l'art n'ont pas eu une cause intelligente, et qu'ils ne sont que les effets du hazard.

Or, il y a infiniment plus de marques d'intelligence et de sagesse dans les merveilles de la Nature, que dans tous les chefs-d'oeuvres de l'art. Si nous élevons nos yeux vers le Ciel, nous y contem. plons la splendeur, l'ordre admirable et imperturbable des révolutions célestes, Si nous les abaissons vers la terre, nous y voyons une merveilleuse combinaison de tous les élémens, une admirable distribution des plaines et des montagnes, des rivières et des lacs, etc. la succession perpétuelle des jours et des saisons, la réproduction constante des animaux, des plantes, des fruits et des fleurs, etc. etc. etc. Il y a sans doute plus d'ordre, plus de merveilfeux, dans un œillet, dans un épi de blé, que dans les ouvrages les plus extraordinaires de l'art humain, qui n'est jamais qu'une foible copie de la Nature. Enfin si nous replions nos regards sur nousmêmes, et que nous considérions la formation de notre corps, la nature et la combinaison de ses élémens, la configuration, la distribution, la position respective et la liaison de ses parties, les proportions, les rapports et les fonctions de chacunes d'elles; la beauté, la force et la vie de l'ensemble, n'y trouvons nous pas gravées en caractères de feu, les preuves d'une intelligence et d'une sagesse supérieure, qui a présidé à la construction de cette machine admirable. Considérez l'oeil, le pied, la main, les nerfs, les muscles, le coeur, les veines,

les artères.... toutes ces parties n'ont elles pas chacune une destination assignée par un sage ordennateur, et ne sont-elles pas chacune en particulier un assemblage de merveilles ! Quel est l'homme assez stupide, pour croire que c'est par hasard que les pieds ne sont pas à la place de la tête, et la tête à la place des pieds; que c'est par hasard que les yeux servent à voir, les oreilles à entendre, la langue å parler,etc. etc.? Il est donc un Etre tout puissant, infiniment intelligent, qui a dessiné la structure du corps humain, et qui fait servir les causes secon¬ des à l'exécution de son plan par des loix constantes et invariables. Une seule partie du corps humain, que dis- je, un insecte, un brin d'herbe, démontrent l'existence et l'action du Créateur, autant que l'immensité et le mouvement régulier des

cieux.

D. Ne peut-on pas attribuer à la Nature toutes les merveilles dont vous avez parlé?

R. Les prétendus Philosophes ne prononcent qu'un vain mot, ils ne se comprennent pas euxmemes, quand ils attribuent à la Nature les merveilles de l'Univers. Car, ou ils entendent par ce mot l'ensemble des choses visibles; et en ce sens, c'est dire que l'ordre et la beauté des choses visibles ont pour cause les choses visibles elles mémes; que le corps humain, par exemple, s'est construit lui-même; que les pieds se sont eux-mêmes arrangés pour porter le corps; les veines et les artères, pour faire circuler le sang; les yeux pour voir; les oreilles pour entendre, etc, etc, ce qui seroit visiblement absurde; ou par le mot Nature, ils entendent le principe, la cause des choses visibles; ce qui signifie Dieu, ou ne signifie rien. Il faut donc remonter nécessairement à une cause distinguée de l'effet, et comme tout homme sensé juge bien que la cause d'une horloge n'est pas la nature de l'horloge, mais l'action d'un ouvrier intelligent, de même à la vue des merveilles de l'Univers, il ne

faut pas croire en trouver la cause dans ce qu'on appelle la nature, mais la chercher dans l'action d'un être infiniment puissant et sage, qui est Dieu. D. Quelle est la troisième preuve que vous avez annoncée de l'existence de Dieu ?

R. Je la puise dans l'idée et le sentiment de la Divinité, qui sont gravés dans le cœur de tous les hommes. Que chacun consulte sa conscience; et s'il veut être de bonne-foi, il avouera qu'il porte en lui-même l'intime persuasion de l'existence de la Divinité, qu'il ne peut se dépouillér de ce sentiment, et qu'il le trouve inséparable de son être.

Et que l'on ne dise pas que ce sentiment est le fruit des préjugés. Les préjugés varient selon la différence des climats, des siècles, de l'éducation, des intérêts et de la politique: et la persuasion de l'existence de Dieu est la même dans tous les lieux, dans tous les tems, chez tous les Peuples, dans toutes les conditions, sous tous les Gouvernemens; on la trouve chez les Nations barbares, et même chez les Sauvages qui vivent isolés dans les forêts, sans Gouvernement, sans temples et même sans habitations. Il y a bien eu des erreurs sur la nature, les attributs et le culte de la Livinité, mais ces erreurs elles-mêmes en supposent la croyance; et quelque contraire qu'elle soit aux passions, aux sens, à l'imagination, cette croyance a toujours été ferme, universelle et indestructible. Or, quelle peut en être la cause, si ce n'est, comme l'a dit le Psalmiste, l'action du Créateur qui a gravé et scellé son image dans nos ames?

D. Il n'y a donc point d'athée?

R. Non; il n'y a point d'athée de persuasion; nous ne pouvons croire que l'homme, "dont la raison n'est pas troublée, puisse ignorer une vérité dont l'évidence frappe aussi vivement sa raison, ses yeux et sa conscience. Ce n'est selon l'expression du Roi-Prophéte, que dans le fond de son coeur gangrene, que l'impie dit: il n'y a point de

Dieu. Mais si vous l'entendez prononcer ce blasphême, observez son visage, et vous y découvrirez l'action pressante et irrésistible d'une puissance secrète qui le dément; considérez ses mœurs, voyez l'ensemble de sa conduite, et vous saurez pourquoi il feint, pourquoi il s'efforce de ne pas croire en Dieu. L'athéisme est moins un jugement de l'esprit qu'un souhait du cœur, et ce souhait est toujours le fruit des passions. « Tenez votre ame en » état de desirer toujours qu'il y ait un Dieu; et >> vous n'en douterez jamais, a dit très sensément J. J. Rousseau. C'est pourquoi ceux qui affectent l'athéisme dans la santé, ne peuvent contenir la crainte qu'ils ont de Dieu dans les maladies et à la mort. L'Histoire nous atteste la crainte qu'Epicure avoitde Dieu et de la mort, tout en exhortant ses Disciples à ne craindre ni l'un ni l'autre. Combien de prétendus Athées l'on voit, de nos jours, imiter son exemple et réclamer, aux approches de la mort, la Divinité lequ'ils ont blasphémée dans la santé etdurant le délire des passions! Puissentils ne l'invoquer pas en vain, et attirer sur les derniers momens de leur vie les regards compatissans de la divine Providence!

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برم

D.

CHAPITRE VI I.

De la Providence de Dieu.

U'EST-CE que la Providence?

R. C'est l'action de Dieu sur les créatures, entant qu'il les conserve et les dirige vers le but qu'il s'est proposé en les créant.

D. Doit on admettre dans Dieu une Providence? R. Qui; on ne peut concevoir que Dieu ait créé le monde, pour l'abandonner et le jeter pour ainsi. dire au rebut. Quel ouvrier sage travailla jamais pour négliger et rejetter ainsi son ouvrage? Sans la Providence, quelle idée nous resteroit-il des attributs divins, d'une puissance infinie qui ne feroit rien, là où il y auroit une infinité de choses à faire; d'une sagesse infinie qui ne régleroit rien, là où il y auroit tant de choses à régler et à ordonner; d'une sainteté infinie qui verroit du même oil le crime et la vertu; d'une bonté infinie qui ne feroit. aucun bien, là où il y auroit de multipliés et ex-. trêmes besoins? Une telle idée ne seroit-elle раз une dérision des Divins attributs? Ne seroit-ce pas insulter, blasphémer le Créateur et le transformer en une Divinité indolente, en une idole insensible, qui a des yeux et qui ne voit pas, qui a des oreilles et n'entend pas, qui a des mains et n'agit pas? Non, Dieu ne sauroit perdre de vue ses créatures, et l'action perpétuelle de sa sagesse et de sa puisssance se manifeste dans la conservation de l'Univers, et dans l'ordre que nous y admirons. puisssa

Le monde, en effet, ne peut pas plus se conserver par lui-même qu'il n'a pu se produire; son existence dans un second moment, n'est pas plus nécessaire que dans le premier; on conçoit qu'elle pourroit cesser : il faut donc une cause qui la con

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