Imágenes de páginas
PDF
EPUB

leur dit-il, allez donc, enseignez toutes les » Nations, les baptisant au nom du Père, du Fils » et du Saint-Esprit, leur apprenant à garder tou»tes les choses que je vous ai commandées. Et voilà, que je suis avec vous, tous les jours, jusqu'à » la consommation du siècle ( Matth. XXVIII)«. Il promet encore d'envoyer à ses Apôtres l'esprit de vérité, qui doit demeurer ÉTERNELLEMENT avec eux, (Joan. XIV), ce qui ne peut s'accomplir que dans la succession des Pasteurs jusqu'à la fin du monde; il assûre enfin « qu'il a fondé son » Eglise sur la pierre ferme et que les portes de » l'enfer ne prévaudront pas contr'elle ». (Matth. XVI. ). Or, que signifieroient des promesses si positives et si solemnelles, s'il pouvoit arriver que le Corps des Pasteurs méconnut la doctrine de Jésus-Christ et enseignât l'erreur? Non; Dieu ne sauroit le permettre. Infiniment sage, infiniment puissant, il ne peut laisser périr son Eglise « qu'il »a aimée et pour laquelle il s'est livré, afin de la » sanctifier et de s'en faire une Eglise glorieuse, »sans tache et sans ride» ( Ephes. V.); il ne peut abandonner en proie à l'erreur et à la superstition une Religion qui a été l'objet de sa mission sur la terre, la fin de ses humiliations, de ses travaux et de ses souffrances, et dont les Prophé ties, comme ses promesses, ont annoncé la pétuité; et c'est pour la conserver pure et sans mélange d'erreur, qu'il a établi le ministère des Pasteurs. « Il a lui même donné des Pasteurs >> des Docteurs, dit l'Apôtre Saint Paul, pour la >> consommation des Saints, pour l'oeuvre du mi»nistère, pour l'édification du corps de Jésus» Christ, jusqu'à ce que nous nous rencontrions » tous dans l'unité de la foi et de la connoissance » du Fils de Dieu, afin que nous ne ressemblions » pas à des enfans vacillans et que nous ne soyons » pas emportés par tout vent de doctrine, dans » la malice des hommes et les embûches de l'er

per

[ocr errors]
[ocr errors]

»reur ». Ephes. IV. ) C'est pourquoi le même Apôtre appelle l'Eglise la colonne et le soutien de la vérité. (1 Tim. III.). Et tel est le langage de la tradition, telle est la foi de tous les siècles.

D. Si Jésus-Christ a établi une autorité infaillible pour enseigner sa doctrine et la distinguer des opinions humaines, il n'y a donc de vraie Eglise que celle qui reconnoît cette autorité et qui en respecte l'enseignement. Admettez-vous cette conséquence, et croyez vous que cette autorité soit un caractère auquel on puisse reconnoître la vraie Eglise?

R. Oui; la prérogative d'une autorité suprême et transmise par une succession non-interrompue, pour diriger les hommes dans l'ordre de la Religion, est essentiellement inséparable de l'Eglise de Jésus-Christ, comme nous l'avons prouvé; et il est manifeste que la société qui est aujourd'hui et qui a été constamment en possession de cette suprême et infaillible autorité, remonte jusqu'aux premiers jours du Christianisme, et que n'ayant jamais pu varier dans sa croyance, elle conserve la doctrine primitive, enseignée par les Apôtres et reçue de Jésus-Christ. A ce.caractère d'autorité, on peut donc reconnoître cette société comme la vraie Eglise ?

L'on ne peut, au contraire, regarder comme la vraie Eglise, une société qui, intervertissant l'ordre établi par Jésus Christ, et absolument nécessaire pour la conservation de la Religion, ne présente aux Chrétiens, pour fondement de leur foi, qu'une règle dont l'application est impossible, du moins, à la plupart des fidèles; qui les expose aux dangers de la séduction, qui conduit les hommes à toutes sortes d'erreurs et à des contestations interminables; qui ouvre la porte à tous les schismes et à toutes les hérésies; qui entraîne la dissipation du dépôt de la foi, l'indifférence des doctrines et l'anéantissement du Christianisme.

[ocr errors]

Or, telle est la prétendue règle de foi que l'on admet dans les sociétés, où l'on rejette l'autorité infaillible des Pasteurs. Car l'on n'y reconnoit dans la réalité, pour règle de foi, que le jugement privé que chaque homme porte sur le sens des Ecritures; et il est constant, comme nous l'avons montré, que la plupart des Chrétiens ne sont pas capables de former ce jugement, en sorte qu'ils se trouvent nécessairement dans l'alternative, ou de n'avoir aucune croyance des dogmes révélés, ou de croire, contre les principes de leur Communion, sur l'autorité de leurs parens et de leurs catéchistes. Dès que vous abandonnez les Ecritures à l'esprit privé de chaque Chrétien, comment un simple fidèle se préservera-t-il de l'illusion des préjugés et de la seduction des faux Docteurs ? Quelle est la barrière qui arrêtera les écarts de la raison, dans l'interprétation des Ecritures, et par quelle voie celui qui les aura mal interprétées reviendra-t-il à la connoissance de leur vrai sens? Sur quel principe un Chrétien pourra-t-il condamner les erreurs les plus monstrueuses, qu'un autre soutiendra être enseignées dans les Ecritures? Quel point de réunion restera-t-il entre les differentes sociétés chrétiennes; ou à quel titre une société pourra-t-elle se séparer d'une autre, dans laquelle elle croira reconnoître des erreurs fondamentales et nuisibles au salut? Dans le système supposé, aucune société chrétienne n'a le droit d'en juger une autre et de la soumettre à son sentiment. Les Protestans, par exemple, peuvent croire que les Sociniens se trompent en niant la Divinité de Jésus-Christ, et par conséquent les Mystères de la Sainte-Trinité, de l'Incarnation et de la Rédemption qui sont les fondemens du Christianisme; mais puisque les Sociniens reconnoissent les Saintes Ecritures comme la règle de la foi, et qu'ils assurent qu'ils n'y voient pas l'enseignement de ces Mystères, les Protestans n'ont au

12. iii

cun droit de les condamner, et de les rejeter de leur Communion. Ainsi l'Eglise sera un monstrueux assemblage de toutes les sociétés qui se diront Chrétiennes, quelque soit la corruption et l'impiété de leur doctrine, et il pourra n'y rester bientôt qu'une ombre de Christianisme.

Telle est la suite nécessaire du systême qui n'ad met d'autre règle de foi que l'Ecriture abandonnée à l'interprétation de chaque homme privé. Or, les fidelles conçoivent aisément que ce système, incompatible avec la sagesse humaine, se concilie bien moins avec la sagesse de Dieu; ils sentent par leur propre expérience qu'il est impraticable, dé-· sespérant pour des coeurs droits, et funeste dans ses effets. Il leur est par conséquent facile de conclure que toute société qui l'adopte, qui le consacre, et qui ne présente pas aux Chrétiens une autorité suprême et infaillible, pour l'appui et la rẻ

gle de leur croyance, n'est pas la vraie Eglise de

Jésus-Christ.

D. Quelles sont les autres marques de la vraie Eglise?

R. Il y en a quatre, reconnues de tous les tems, et consignées dans le Symbole du Concile général de Constantinople, l'an 381, l'Unité, la Sainteté, la Catholicité et l'Apostolicité. « Je crois... l'Eglise Une, Sainte, Catholique et Apostolique ».

CHAPITRE XIV.

De l'Unité de l'Eglise.

D. Ex quoi consiste l'Unité de l'Eglise ?

R. Tous les Chrétiens conviennent que l'Eglise est Une, en ce sens au moins, qu'elle ne peut renfermer dans son sein que les hommes qui reconnoissent Jésus-Christ pour chef, et qui croyent qu'il a véritablement enseigné une doctrine Divine et nécessaire au salut.

Mais il y a peu de Chrétiens qui donnent cette latitude à l'Unité de l'Eglise, et qui pensent que, pour lui appartenir et participer aux fruits de la Religion chrétienne, il suffise de reconnoître Jesus-Christ pour chef et de croire en général à la vérité de sa doctrine.

Dans la plupart des sociétés chrétiennes sépa rées de l'Eglise catholique, on croit que, pour appartenir à l'Eglise, il faut admettre et professer formellement certains articles de la doctrine chré

tienne, que l'on appele fondamentaux. Ainsi, quoique l'on y regarde l'Eglise Universelle comme composée de différentes sociétés chrétiennes qui ne reconnoissent ni le même régime des Pasteurs, ni le même culte, ni les mêmes articles de foi, on convient néanmoins qu'elle n'est composée que des sociétés qui reconnoissent les points dits fon-. damentaux, et qu'elle exclut de son sein celles qui sont infectées d'erreurs dites fondamentales.

Les Catholiques, restreignant davantage l'Unitë de l'Eglise, et n'admettant pas la distinction d'articles de foi fondamentaux et non fondamentaux, croyent que l'Eglise de Jésus-Christ est une société composée seulement des fidèles qui professent, en général et sans exception, les mêmes articles de foi, qui sont soumis au même régime de Pasteurs, qui honorent Dieu par un même culte et participent aux mêmes Sacremens.

Dans les principes des Catholiques, Jésus Christ a constitué son Eglise, comme une société visible et bien ordonnée. Pour en réunir tous les membres, il a établi une forme extérieure de gouvernement, dont l'autorité Divine maintient parmi eux la profession d'une même foi, la pratique d'un même culte, la participation aux mêmes Sacremens, et assure ainsi entre tous une parfaite Communion. D'où il suit que l'Eglise est un corps moral, unique et indivisible, dont tous les membres sont essentiellement unis par des liens extérieurs

« AnteriorContinuar »