SUR LA LITTÉRATURE FRANÇAISE, A L'USAGE D'UNE DAME ÉTRANGÈRE, COMPATRIOTE DE L'AUTEUR. PAR M. CRAUFURD. TOME DEUXIÈME. A PARIS, CHEZ L. G. MICHAUD, IMPRIMEUR DU ROI, RUE DES BONS-ENFANTS, No. 34. M. DCCC. XV. SUR LA LITTÉRATURE FRANÇAISE. LE MARQUIS DE LA FARE (1). En parlant de l'abbé de Chaulieu, on pense naturellement à son ami le marquis de La Fare. Il avait de l'esprit, du goût et de l'imagination. Voltaire prétend qu'à l'âge de près de soixante il débuta dans la poésie par ces vers-ci, à madame de Caylus : ans, M'abandonnant à la tristesse, Le maître de mes plus beaux jours, (1) Auteur des Mémoires et Réflexions sur les principaux événements du règne de Louis XIV. D'en laisser terminer le cours Qui, plein d'une joie inhumaine, Me dit en souriant: Tyrcis, ne te plains plus, Je te promets un regard de Caylus. On a observé que ses poésies respirent cet air riant et facile, cette finesse qui est le partage d'une personne ingénieuse et délicate; mais que son style est souvent lâche et incorrect. VERGIER. Jacques Verger:naquit à Lyon en 1657. Il vint de bonne heure. à Paris, ou les agréments de son esprit le firent connaître et rechercher. Il avait pris le petit colle; mais le marquis de Seignelay, ministre de la marine, Tui donna, en 1690, une place de commissaire dans son département. L'amour de sa liberté, et son penchant pour les plaisirs, l'empêchèrent de profiter, pour sa fortune, des avantages que ses liaisons avec des personnes puissantes pouvaient lui procurer. Il avait fait pour le service du roi quelques voyages en Angleterre, et il y accompagna le due d'Aumont, lorsqu'il fut nommé ambassadeur à Londres en 1712. De retour de ce voyage, et |