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En voici un fait par une dame de la cour de Louis XIV, pour exprimer sa passion pour M. de Créqui :

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(1) La princesse de Conti, fille de Louis XIV et de Mme. de la Vallière.

Le lendemain, Phyllis peu sage,
Voulut donner moutons et chien
Pour un baiser, que le volage
A Lisette donna pour rien.

« Notre vaudeville (1), dit encore M. de La >> Harpe, est vraiment national, et d'une tour>> nure qu'on ne trouverait pas ailleurs. Le refrain » le plus commun, le dicton le plus trivial, a » souvent fourni les traits les plus heureux. Ceux >> des chansons du temps de Louis XIV, ont plus » de finesse et de grâce que ceux de la Fronde, » et le sel en est moins âcre. Mais quoi de plus » gai, par exemple, que ce couplet contre Vil»leroi, sur le refrain si connu, Vendôme, Ven» dôme?

Villeroi,
Villeroi

A fort bien servi le roi.....

Guillaume, Guillaume.

>> Y a-t-il une rencontre plus heureuse, et une » chute plus inattendue et plus plaisante? Et

di

(1) Vaudeville, chanson qui court par la ville. Quelquesuns prétendent qu'on devrait dire vaudevire, parce que, sent-ils, cette sorte de chanson fut inventée à Vire, petite ville de Normandie.

» cet autre sur le même général, fait prisonnier

>> dans Crémone: >>

Palsambleu ! la nouvelle est bonne,

Et notre bonheur sans égal:

Nous avons recouvré Crémone,
Et perdu notre général.

Panard était l'un des chansonniers du Vaudeville, le plus distingué dans le dix-huitième siè– cle; on l'appelait le La Fontaine du Vaudeville. Il avait une précision singulière, et le talent de mettre des paroles sur des airs très difficiles, et de triompher tellement de ces difficultés, que les paroles semblaient couler de source. Il dit dans la chanson qu'on appelle les Echos de Panard:

Paris est un séjour charmant,

Où promptement

L'on s'avance;

Là, par un manége secret,

Le gain qu'on fait

Est immense :

On y voit des commis

Mis

Comme des princes,

Après être venus
Nus

De leurs provinces.

A Paris, il est des beautés

Dont les bontéś

Sont trop chères.

Vous qui craignez pour vos louis,

Dans ce pays

N'allez guères:

Du duc et du mylord
L'or,

Là se dépense;
Là du banquier le fond
Fond

En diligence.

Par le même.

AIR: Les Étonnements.

Que les mortels redoutent le trépas,
Et que tout homme ait grande envie
De jouir long-temps de la vie,
Cela ne me surprend pas;

Mais que chacun à l'abréger s'adonne,

Et que, pour en hâter le cours,
Leur expérience ait recours
Aux expédients les plus courts,

C'est là ce qui m'étonne.

Que Cupidon suive partout les pas

D'une beauté qui lui résiste ;

Que, plus on fuit, plus il persiste,
Cela ne me surprend pas;

Mais que bientôt cette ardeur l'abandonne,
Quand on lui fait un doux accueil;
Que ce port lui serve d'écueil,
Et que son but soit son cercueil :
C'est là ce qui m'étonne.

Qu'à s'ajuster du haut jusques en bas,
Iris, pour paraître jolie,
Passe les trois quarts de la vie,
Cela ne me surprend pas;

Mais qu'un abbé tous les jours s'amidonne,
Et qu'à pas comptés, ce poupin,
Sur la pointe d'un escarpin,

Marche toujours droit comme un pin:
C'est là ce qui m'étonne.

Qu'au Chatelet, procureurs, avocats,
Plument comme il faut une dupe,
Qui dans un procès les occupe,
Cela ne me surprend pas;

Mais qu'en quittant cette troupe gloutonne,
Un plaideur aille dans l'instant

Chez une autre, où l'on gruge autant,
De ses fonds porter le restant:
C'est là ce qui m'étonne.

Qu'un soupirant prodigue les ducats,
Quand, chez la beauté qui le pique,
Il est le premier et l'unique,

Cela ne me surprend pas;

Mais qu'au pays où l'on danse et fredonne,

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