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Il lui assura qu'il n'avoit jamais eu l'honneur de la voir. Vous avez cependant, dit-elle, couché avec moi. Le curé, plein de respect pour la duchesse, et tout interdit, ne savoit que répondre. Elle le tira d'embarras, en lui rappelant l'hospitalité qu'il avoit exercée envers un jeune homme qui lui avoit demandé asyle pour une nuit; et la duchesse lui, fit donner par la reine une meilleure cure.

Manière de bien penser sur les ouvrages d'esprit, et Pensées ingénieuses des anciens et des modernes, par le père Bouhours, jésuite.

Il y examine les auteurs anciens et modernes, et les juge avec discernement (*).

(*) Madame Deshoulières, piquée de ce que le père Bouhours ne l'avoit point nommée, lui envoya ces vers: « Dans une liste triomphante

De célèbres auteurs que votre livre chante,

Je ne vois point mon nom placé.

A moi (n'est-il pas vrai?) vous n'avez point pensé.
Mais aussi dans le même rôle

Vous avez oublié Pascal,

Qui pourtant ne pensoit pas mal :

Un tel compagnon me console. »

Et puis elle lui envoya encore ceux-ci, sur le même ouvrage:

« On voit par le recueil qu'il vient de mettre au jour, Qu'il lit et prose et vers de folie et d'amour;

Le père Bouhours est auteur de plusieurs autres ouvrages. Celui qui est intitulé les Entretiens d'Ariste et d'Eugène, a été fort recherché dans le temps, quoiqu'on remarquât que le style étoit d'une élégance trop affectée. Barbier d'Aucour en fit une critique, en seize lettres, que l'on regarde encore aujourd'hui comme un chef-d'œuvre : aussi lui valut-elle une place à l'académie française. Le père Bouhours mourut à Paris, en 1702.

Cela vaut beaucoup mieux que de prendre la peine
De débrouiller S. Augustin,

Le dur Tertullien et l'obscur Origène.

Il vaut mieux commenter Ovide et La Fontaine,
Et les plus beaux endroits de Bussy-Rabutin.

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HISTOIRE.

HISTOIRE.

LES Francais n'ont aucune bonne histoire de leur pays. La crainte qu'avoient les auteurs de déplaire à des personnes puissantes, leur a fait souvent jeter un voile sur la vérité; voile qui est devenu encore plus épais, en passant par la main des censeurs. Cependant on peut choisir, pour la lecture de l'Histoire de France, celle de l'abbé Vély, continuée par Villaret, ensuite par l'abbé Garnier.

L'Histoire de France par Mézerai n'est pas seulement fastidieuse, mais remplie d'erreurs. Le père Pétau (*) lui ayant dit qu'il avoit trouvé mille erreurs dans son ouvrage, Mézerai lui répondit : j'ai été plus sévère observateur que vous, car j'en ai trouvé dix mille. Son style est en général trop négligé, inégal, et sur-tout trop diffus les faits y sont étouffés par une multitude de phrases inutiles; mais il a quelquefois de l'énergie. En parlant de Henri III, il

(*) Denys Pétau, célèbre savant de la société des jésuites, mourut en 1652.

dit : « Son règne pourroit être appelé celui >> des favoris; ils achevèrent d'énerver ce qu'il >> avoit de ferme, et de le dissoudre dans les » voluptés. >>

L'Histoire de France du père Daniel, quoique corrigée et augmentée par le père Griffet (*), a beaucoup de défauts; elle est d'un style foible, sans noblesse, sans élégance. On accuse même l'auteur de manquer de véracité, en ce qu'il dénature quelquefois les faits qu'il rapporte. Le succès de cet ouvrage, quand il a paru, a été dû à la protection que Louis XIV lui accordoit l'auteur avoit pris le roi par son foible, en rapportant tout ce que l'histoire offre de favorable pour les bâtards appelés au trône dans les premières races. Voltaire a dit du père Daniel, qu'en lisant son histoire de Henri IV, on étoit tout étonné de ne pas trouver ce prince un grand homme. Des manoeuvres de guerre séchement racontées, de longs discours en faveur des jésuites, et enfin

(*) Jésuite, et prédicateur du roi. Après la destruction. de sa société en France, il se retira à Bruxelles, où il mourut le 22 février 1775, à l'âge de soixante-dix-sept ans. L'ouvrage le plus estimé du père Griffet, est son Traité des différentes sortes de preuves qui servent à établir la vérité de l'histoire.

la vie du père Cotton, forment dans Daniel le règne de ce prince.

Abrégé chronologique de l'Histoire de France, par le président Hénault.

C'est un ouvrage plutôt à consulter qu'à lire de suite. Il présente d'une manière claire et précise, tout ce que l'histoire de France renferme d'intéressant; et il contient un grand nombre de remarques curieuses, avec des portraits de plusieurs hommes célèbres parfaitement dessinés.

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a une continuation de cet ouvrage, par Antoine Fantin-des-Odoards.

Hénault étoit fils d'un fermier-général. Il naquit à Paris en 1685, et y mourut le 24 novembre 1770, à quatre-vingt-cinq ans. Son titre de président n'étoit qu'honoraire, n'ayant jamais été dans la magistrature. Il avoit été quelque temps de la congrégation de l'Oratoire. Il remporta le prix de l'académie française en 1707, par son poëme intitulé l'Homme inutile, et fut élu l'un de ses membres, en 1723. II faisoit des vers très-agréables, et il y de lui quelques chansons qui ont eu le plus grand succès dans son temps, entre autres celle.

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